Chenilles et vieillesse des vergers rongent le café et le cacao
Les tonnages chutent même si les exportations se maintiennent. Alors, le Conseil café cacao réagit en débloquant des fonds pour améliorer la technicité et les conditions de vie et de travail des planteurs.
Le verger de la cacaoculture est vieillissant en Côte d’Ivoire. De janvier à mars 2016, les achats déclarés de cacao se sont établis à 362 000 tonnes contre 414 000 t en 2015. Les exportations sont, elles, restées stables à environ 680 000 tonnes.
Pour plusieurs analystes, cette baisse de la production cacaoyère trouve son origine dans le vieillissement des plantations et leur faible productivité à l’hectare (environ 400 kg).
2 000 ha détruits
Le café n’échappe pas non plus à cette déconvenue. Le cumul des achats déclarés se chiffre à 96 000 tonnes au premier trimestre contre 110 000 tonnes en 2015, soit une baisse de 13 %. L’exportation ne s’en porte pas mieux et cela fait réfléchir les traders et négociants de la place boursière de Londres. D’autant qu’au-delà de la vieillesse des vergers du café et du cacao, il existe aussi quelques foyers de maladies… Alors que le Conseil du café et du cacao veut investir des sommes colossales pour résoudre cet état de fait, une maladie vient de se déclarer dans le département de Tiassalé, une zone humide à une centaine de kilomètres d’Abidjan dans laquelle se côtoient des cultures de rentes tels le palmier à huile, l’hévéa ou des plantations de bananes dessert à perte de vue.
En effet, les producteurs de cacao de cette zone se sentent menacés car ils sont confrontés à la destruction massive de leurs plantations par des chenilles dénommées Acheaea. Celles-ci se reproduisent en une dizaine de jours avant de se métamorphoser en papillon. Elles s’attaquent aux vergers et rongent les cabosses de cacao. Selon le témoignage de plusieurs agriculteurs, 725 hectares appartenant à 281 producteurs ont été dévastés par ces chenilles dans plusieurs villages et hameaux autour de Tiassalé. Ce sont même 2 000 hectares au total qui ont été détruits si l’on tient compte de toutes les bourgades productrices (Kondièbouman, Ahiroa, Amanikro, Lébélé…) et les villages de la région de Divo et Hiré, deux autres grandes zones de production de cacao dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Le directeur départemental de l’Agriculture, Ousséni Ouattara, s’est récemment imprégné de la situation en compagnie des délégués régionaux du Conseil café cacao.
Comment réussir à freiner la propagation de ces chenilles ravageuses ? Les responsables du conseil café cacao pensent qu’il faut d’abord axer les actions sur la formation des acteurs de la cacaoculture. Ainsi, des formations accélérées pour une meilleure utilisation des produits phytosanitaires sont en cours. Ces séances pratiques viennent s’ajouter à d’autres actions visant à améliorer les conditions de vie et de travail des planteurs.
Ainsi sur les 24 milliards de FCFA de redevances au titre des investissements, le Conseil café cacao a injecté 13 milliards de francs dans la sacherie, le Fonds d’investissement en milieu rural (FIMR) et le programme 2QC (Quantité qualité croissance). Et ce pour permettre à ces deux spéculations agricoles de constituer le socle de l’économie agricole ivoirienne. Des actions en faveur de l’accroissement des rendements et de la lutte contre les maladies du verger sont donc en cours.
Ajouter un commentaire
Pour ajouter un commentaire, identifiez-vous ou créez un compte.