Booster la petite agriculture en misant sur le bio
Le Maroc se lance dans la promotion de la petite agriculture biologique. L’accent est mis sur l’inclusion économique des femmes et des jeunes ainsi que sur la préservation de la biodiversité face aux changements climatiques.
La relance de la petite agriculture biologique au Maroc passe désormais par le programme de revitalisation des territoires ruraux par l’emploi et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole et para-agricole (TREEA). Inscrit dans le cadre de la stratégie « Génération Green » (GG), ce programme vise la certification des exploitations agricoles biologiques au niveau des régions pilotes de Fès-Meknès, de l’Oriental et du Souss-Massa avec l’appui financier de l’Union européenne et de l’Agence française de développement. Il est aussi question de rechercher des partenaires commerciaux et de renforcer l’attractivité des territoires ruraux en privilégiant le développement de la classe moyenne rurale. L’accent est surtout mis sur l’inclusion économique des femmes et des jeunes et la préservation des chaînes de valeurs agricoles face aux changements climatiques. Dans la foulée, le programme soutient l’appui, le conseil, la recherche et la digitalisation de l’agriculture. Il est question, en outre, de développer les écosystèmes d’appui aux entrepreneurs et aux organisations de producteurs et productrices agricoles et de les doter d’infrastructures de commercialisation modernes et de zones d’activités para-agricoles.
Conformité aux normes de l’agriculture biologique
La région pilote Fès-Meknès table sur le programme TREEA pour la reconversion en bio de 16500 ha en 2030 contre 2040 ha enregistrés en 2019. Porté par la Direction régionale de l’agriculture (DRA) de Fès-Meknès, ce projet consiste à accompagner les exploitations de huit groupements de producteurs dont les pratiques agricoles sont conformes aux normes de l’agriculture biologique. Dans le même sillage, il est prévu de définir les superficies potentielles pouvant être converties à l’agriculture biologique.
La DRA compte dans un premier temps sur 1490 ha de superficie potentielle à l’horizon 2024. Au programme figure l’accompagnement de trois groupements d’agriculteurs à El Menzel (province de Sefrou) dans la filière de l’olive, avec une superficie estimée à 1000 ha.
À Agourai, dans la province d’El-Hajeb, deux groupements d’agriculteurs sont identifiés dans la filière des plantes aromatiques et médicinales, avec une superficie estimée à 450 ha. Les filières des figues et du safran seront également prises en compte, avec respectivement 15 ha identifiés à Ghafsai et Imouzzer Marmoucha et 10 ha à Azrou dédiés aux plantes aromatiques et médicinales. D’autres projets similaires sont par ailleurs dans le pipe au niveau des autres régions pilotes.
La filière bio et développement durable
Dans le cadre de la stratégie Plan Maroc vert, la superficie cultivée en bio est passée de 4000 ha en 2010 à 14000 ha en 2020, avec une production qui a sauté de 40 000 à 140 000 t d’après le ministère de l’Agriculture marocain. Le volume des exportations a doublé pour atteindre 20 000 t en 2020. Près de 83 % de la superficie cultivée biologique est localisée au niveau de cinq principales régions : Fès-Meknès, Marrakech-Safi, Souss-Massa, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra. Aujourd’hui, le ministère de l’Agriculture table sur la stratégie (Génération Green 2020-2030) pour développer les filières agricoles et doubler le produit intérieur brut agricole (PIBA) et les exportations. Il met l’accent sur le maintien des efforts d’investissement, l’appui à la compétitivité des exportations marocaines et le développement de certaines filières à fort potentiels comme la filière des produits biologiques qui offre des opportunités importantes pour le développement durable de l’agriculture au Maroc.
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