Des prix élevés, mais des prêts et des subventions

À en croire les responsables de Bénin Tracteurs, le coût théorique d’un kit est estimé à 20 millions de francs Cfa. Un coût onéreux pour le commun des Béninois qui s’interrogent à juste titre sur la capacité réelle des producteurs à l’acquérir.

Des explications reçues de la direction de Bénin Tracteurs, il ressort qu’un mécanisme aisé de prêts et de subventions au profit des producteurs et des coopératives agricoles a été retenu par l’État, conscient de l’indigence de cette couche laborieuse de la population. Cette subvention couvrirait 60 % du coût du matériel, mais peut varier en fonction des capacités financières des bénéficiaires. Les 40 % restants sont à la charge du producteur acquéreur, qui bénéficie par ailleurs d’une série de facilitations, cette fois-ci offertes par le couple Bénin Tracteurs et Adma. « Nous prenons contact avec des banques et des sociétés de microfinance, explique-t-on à la direction générale de Bénin Tracteurs. Ces structures nous paient aussitôt et recouvrent leur dû chez les paysans sur une période échelonnée sur cinq ans. Tout est fait en sorte pour qu’au bout des cinq ans, les institutions financières soient remboursées ».

Ce couple tient compte du contrat qui lie les producteurs aux institutions financières (en général, des sociétés financières décentralisées qui pratiquent un taux d’intérêt plus attrayant que les banques). Sur cette base, il intervient sur le taux d’intérêt, les délais de remboursement, la procédure. « Nous faisons en sorte que les paysans bénéficient des conditions de remboursement les plus favorables et des frais financiers les moins astreignants », explique Raoul Atchékpé, directeur général adjoint de l’usine.

Cette façon de faire a un triple avantage : elle permet aux paysans de vite prendre possession du matériel et d’engranger rapidement les retombées ; elle permet à l’État de gagner en production agricole ; enfin, les banques sont aussi gagnantes à travers les frais financiers qu’elles récupèrent sur le capital.

Bénin Tracteurs présente des avantages majeurs pour le paysannat. Grâce à cette initiative, la disponibilité permanente des pièces de rechange et des techniciens n’est plus un leurre. Un service après-vente de haute qualité a même été mis en place avec des véhicules usines qui interviennent directement dans les fermes. Ce n’est qu’en cas de panne majeure que les machines sont conduites vers Ouidah pour les réparations. « Notre objectif est de rapprocher l’usine des fermes, en y installant des démembrements dans toutes les zones de production », souligne Raoul Atchékpé. Ceci pourrait se concrétiser grâce au partenariat avec l’Adma, qui dispose d’ateliers de réparation et de techniciens dans les contrées les plus reculées du pays.