Les banques internationales à la rescousse du coton
La Société internationale islamique de financement du commerce, la Société Générale, la Société internationale de financement et BNP Paribas ont accordé un total de prêts de 172 millions d’euros au Burkina Faso. Objectif : booster une production essentielle pour l’économie du pays.
La Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), membre du Groupe de la banque islamique de développement (BID), a signé, mi-décembre, un accord de financement de Mourabaha de 107 millions d’euros (70 milliards de FCFA) avec la société burkinabé des fibres et textiles (Sofitex) pour financer la saison cotonnière 2017-2018 du Burkina Faso. Cette transaction s’inscrit dans la lignée de l’Accord-cadre de 450 millions de dollars signé en mai 2017 avec le gouvernement Burkinabé, pour trois ans.
« Cet accord de financement soutiendra l’achat de coton graine auprès des agriculteurs et des coopératives », explique-t-on à l’ITFC, qui s’autoproclame « Banque du coton ouest-africain ».
Par ailleurs, la Sofitex a signé sa traditionnelle convention de financement avec la Société Générale, la Société Internationale de Financement et BNP Paribas mi-janvier à Paris.
Zoom : la Sofitex en chiffres
• 120 milliards de francs CFA distribués chaque année aux cotonculteurs.
• 80 % de la production du coton du Burkina.
• 15 usines d’égrenage et 1 usine de traitement des semences.
• 1 laboratoire de contrôle qualité et de certification des semences et 1 laboratoire de classement technologie coton accrédité ISO 17025.
• 86 camions et 846 conteneurs pour le transport du coton graine et des intrants.
• 5 000 travailleurs dont 3 265 saisonniers.
4 millions de personnes vivent du coton
Pour la campagne cotonnière 2017/2018, le montant de cette convention équivaut à 65 millions d’euros. « Cet acte marque une fois de plus, la confiance dont bénéficie la Sofitex auprès du pool bancaire international », explique Wilfried Yameogo, directeur général de la Sofitex.
« Le crédit de campagne levé auprès du pool bancaire servira à l’achat du coton graine auprès des cotonculteurs, au transport du coton vers nos 15 usines d’égrenage, à l’évacuation de la fibre vers les ports de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin et du Ghana, puis à l’achat et au dispatching des intrants », poursuit-on à la Sofitex.
Au Burkina, la campagne cotonnière 2017/2018 s’est soldée par une production de 563 000 t, contre 544 000 tonnes en 2016/2017. Premier produit agricole d’exportation, le coton fait vivre directement plus de 4 millions de personnes dans le pays. À noter que la Sofitex est le principal fournisseur de matière première de la FILSAH et des tisseuses qui confectionnent la cotonnade emblématique « Faso Dan Fani ».
« Le flux d’argent injecté en milieu rural avec l’achat du coton graine, réduit aussi considérablement la pauvreté, poursuit M. Yameogo. De plus, avec les intrants, la culture du coton booste la production céréalière. Les plus grands producteurs de coton sont les meilleurs producteurs de céréales ! ».
À noter enfin que, depuis la campagne 2016/2017 et après avoir connu des déboires avec les semences de Monsanto, le Burkina Faso a renoncé « temporairement » à la culture du coton génétiquement modifié (CGM). « Nous sommes revenus à 100 % de coton conventionnel », explique Wilfried Yameogo.
725 000 tonnes attendues en 2017/2018 : le Mali supplante le Burkina
C’est nouveau ! Le Mali devient, en 2017/2018, premier fournisseur africain de coton. En février, l’objectif de 725 000 tonnes était déjà atteint à la faveur d’une météorologie favorable. Ce niveau de production record permet au Mali de supplanter le Burkina Faso, où un volume réduit de 563 000 tonnes de coton est attendu en raison de conditions climatiques défavorables et d’attaques d’insectes. La filière coton fournit des revenus pour 40 % de la population rurale malienne et constitue 22 % des recettes d’exportation.
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