Le difficile envol de la filière avicole
Un programme a été adopté en février 2016 pour développer une filière « en danger ». Les premiers résultats semblent prometteurs. Mais la filière est encore loin d’avoir pris un réel envol.
En Algérie, la filière avicole compte quelque 100 000 emplois permanents et 300 000 emplois indirects. Elle réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à 100 milliards de Dinars (MdsDA), selon des chiffres officiels.
La feuille de route du plan de développement du secteur (2016 - 2019) a été établie lors d’une rencontre organisée à l’Institut national de la recherche agronomique algérien (INRAA).
Pérenniser une filière stratégique
Elle a été adoptée par le MADRP (ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche) et par certains professionnels, notamment le conseil national interprofessionnel de la filière avicole (Cnifa). Elle tient en quatre ateliers : développement et régulation de la filière, santé animale, investissement et organisations professionnelles.
Les deux parties ont convenu la pérennisation de cette filière stratégique. Pourtant, elle enregistre des dysfonctionnements récurrents dus principalement au surplus de production et à la hausse des prix des intrants. Ces actions se déclineront en échéances de court, moyen et long termes. Il s’agira de réunir les conditions d’anticipation des interventions publiques et privées pour la régulation et l’organisation de la filière : coordination entre le ministère, les professionnels et les autres intervenants (banques, dispositifs d’accompagnement de l’investissement…).
La première recommandation porte sur le lancement d’une opération de recensement national afin d’identifier les acteurs de l’informel dont la production couvre la majorité des besoins en viande blanche et œufs (70 %).
Le président du Cnifa, Kalli Elmoumane, confirme : « 70 % du marché sont couverts par les acteurs de l’informel. Celui-ci représente le principal souci des professionnels actuellement », explique-t-il. Le nombre d’aviculteurs légalement reconnus est de 22 000.
70 % du marché relève de l’informel
Comme il y a une différence entre la théorie et la pratique, cette feuille de route verra-t-elle le jour à court, moyen ou long terme ?
Seul l’avenir nous le dira.
Pour que la filière aille mieux : les 7 suggestions des professionnels
1. Une régulation des importations des intrants (maïs, soja), au lieu de la réduction drastique des importations, pour encourager certains producteurs à investir dans la transformation.
2. L’encouragement de l’investissement dans la transformation, par un dispositif d’aide.
3. La formation des aviculteurs.
4. La facilitation d’obtention d’agrément sanitaire (lutter contre la bureaucratie)
5. La création d’un fonds de garantie grâce à des apports consentis par les aviculteurs.
6. Une lutte plus efficace contre quatre pathologies récurrentes (Marek, Gumborrow, New Castle, salmonellose).
7. La régulation du marché.
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