Pas le même chocolat pour tous
Noël approche. Les chocolats envahissent les vitrines. Une bonne affaire pour les distributeurs et les industriels. Moins pour les producteurs. Ils sont souvent laissés à la traîne. Surtout les petits cacaoculteurs qui peinent toujours à s’en sortir. Point de vue sur une situation inacceptable.
On a beau dire, on a beau faire... Il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Dans le métro parisien, en cette fin d’année, des affiches publicitaires dénoncent « Le chocolat, ça tache ». Avec, en phrase choc : « Un producteur de cacao de Côte d’Ivoire gagne en moyenne 36 € par mois ». En bas de l’affiche, un petit astérisque nous informe que ce chiffre émane de la Banque mondiale. Plus précisément, du rapport « Au pays du cacao, comment transformer la Côte d’Ivoire » datant de 2019.
Les tatillons pourront dire que nous sommes en 2022 et que les choses ont peut-être changé. Que l’ONG Max Havelaar France, qui a organisé cette campagne publicitaire, a sorti le chiffre le plus alarmant du rapport. Certes, mais l’injustice est quand même criante. Comment des producteurs de cacao, qui travaillent dur dans des champs, sous le soleil, peuvent-ils être à ce point mal rémunérés. Cela alors que le chocolat se vend cher en magasin et qu’il fait la fortune de nombreux industriels et distributeurs.
Comment se fait-il qu’après tant de rapports, de plans de relance, de symposiums en tous genres sur la filière, on en soit encore à ce niveau d’injustices de revenus entre les différents maillons de la filière ? Certains acteurs – transformation, distribution... – transforment le cacao en or. Quand d’autres n’en sortent même pas de quoi nourrir correctement leur famille ou envoyer leurs enfants à l’école.
Non, vraiment, ce modèle économique doit changer. Une meilleure égalité des revenus du travail doit intervenir. Ce constat est valable pour d’autres productions agricoles, dans d’autres domaines de l’économie, de la société. Sommes-nous en bonne voie pour y arriver ? Pas sûr. L’écart continue de se creuser entre les riches et les pauvres. La malnutrition remonte, surtout en Afrique. Mais bon, rassurons-nous, il y aura du chocolat à Noël.
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