De nouvelles variétés améliorées de mil et sorgho disponibles pour les paysans
Des organisations de recherches comme Icrisat, Cymmit, IITA et WorldVeg Center continuent les travaux de recherches pour offrir aux petits paysans en Afrique de l’Ouest des variétés améliorées de céréales afin de lutter contre l’insécurité alimentaire.
Le bureau sous-régional de l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (Icrisat WCA), basé au Mali, a organisé, début novembre, une journée porte ouverte au sein de sa vaste station de recherche de plus de 100 ha à Samanko, périphérique de Bamako. Cette activité annuelle s’inscrit dans le cadre de la célébration de l’année internationale du mil. Placée sous le parrainage du ministre de l’Agriculture, M. Lassine Dembélé, l’édition 2023 a vu la participation de centaine de paysans venus des régions de l’Afrique de l’Ouest ainsi que des chercheurs et autres acteurs de la chaîne de valeur agricole.
De nouvelles variétés
« Cette journée porte ouverte est l’occasion de promouvoir l’utilisation de céréales comme le mil et le sorgho en Afrique en raison de leur résilience face aux changements climatiques, mais aussi de montrer leurs bienfaits nutritionnels », a indiqué Dr Macdonald Bright Jumbo, directeur par intérim de l’Icrisat WCA. En effet, le sorgho et le mil sont des cultures adaptées aux conditions climatiques africaines, notamment la chaleur et la sécheresse. Ces céréales peuvent souvent survivre dans des environnements difficiles, où d'autres cultures pourraient échouer. « Même quand il ne pleut pas assez dans l’année, nous arrivons à récolter suffisamment de grains avec les variétés améliorées de sorgho et du mil. Ce n’est pas le cas pour le maïs », témoigne un paysan venu de la région de Sikasso, au Mali. C’est aussi l’avis du Dr Abdoulaye Diallo, chef du programme sorgho de l’Institut d’économie rurale au Mali. Pour lui, « ces céréales sont connues pour leur résistance à la sécheresse, ce qui les rend appropriées pour les régions où les précipitations peuvent être irrégulières ».
La production au Nigeria
La production de sorgho au Nigeria est répartie dans plusieurs États du pays, en raison de la diversité climatique et agricole. Pour le Pr Marie Yeye, sélectionneuse de sorgho au Nigeria, cette journée porte ouverte est plus qu’une occasion de rencontres. « C’est aussi le lieu pour nous, en tant que techniciens, de répondre aux questions des paysans sur la structure et les potentiels de ces nouvelles variétés améliorées », dit-elle.
Les visiteurs ont également pu voir des pratiques améliorées de gestion des ressources naturelles, de traitement et de stockage des semences, ainsi que de gestion des aflatoxines, qui constituent un problème majeur pour les agriculteurs. « On entend par aflatoxine un groupe de mycotoxines sécrétées par certaines espèces de moisissures pathogènes, hautement toxiques et dangereuses pour la santé humaine et animale. Les produits agricoles et particulièrement l’arachide sont susceptibles d’être contaminés avant, pendant et après la récolte », a expliqué Dr Djeneba Konaté, responsable de recherche au laboratoire du programme de sélection de l'Icrisat WCA.
L’approche Smart Food
Au-delà de l’Icrisat WCA, d’autres organisations de recherches comme Cymmit, IITA, World Vegetable Center, etc., collaborent étroitement avec les institutions nationales de recherches afin de diffuser les nouvelles variétés améliorées partout en Afrique.
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