Moitié plus de céréales en 2020
Dans sa nouvelle feuille de route, le ministère de l’Agriculture table sur une production céréalière de 7 millions de tonnes par an à l’horizon 2019, contre 4 millions de tonnes actuellement en améliorant les rendements.
Confrontée au défi de réduire de moitié la facture des importations agricoles et alimentaires, dépassant la barre des 10 milliards de dollars par an, l’agriculture algérienne se fixe à l’échéance 2019 de nouveaux objectifs de développement et d’amélioration des rendements.
Une nouvelle feuille de route pour le recentrage des objectifs précédents est tracée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural dès 2016. Il en ressort que, après la mise en place des fondements de base pour la structuration des filières stratégiques durant le premier quinquennat du programme de renouveau agricole, une nouvelle ère vient de s’ouvrir en Algérie. Elle place en priorité l’innovation dans le secteur, avec l’introduction de techniques nouvelles et d’équipements modernes en amont (production) et en aval (transformation et industrie agroalimentaire).
Priorité à la production locale
Avec une faible SAU (surface agricole utile) ne dépassant pas les 8,5 millions d’hectares, soit à peine 3,5 % de la superficie totale du territoire, et une croissance démographique galopante – la population totale dépasse la barre des 40 millions d’habitants depuis 2015 –, l’intensification des rendements agricoles est l’ultime issue pour garantir la sécurité alimentaire du pays à moyen et long termes. À ce titre, le ministère de l’Agriculture vise, entre autres, à faire passer la production céréalière de 4 millions de tonnes par an actuellement à 7 millions de tonnes par an à l’horizon 2019. Il veut aussi substituer intégralement la production locale de lait cru à l’importation de poudre de transformation, qui coûte jusqu’à 1,5 milliard de dollars par an au budget de l’État. Des objectifs similaires sont tracés pour les viandes et autres produits de large consommation.
Pour ce faire, le gouvernement mise sur l’incitation des agriculteurs à aller vers la mécanisation. Comment ? À travers l’acquisition d’équipements performants et l’introduction de techniques culturales modernes. Dans cette perspective, la nouvelle politique sectorielle prévoit, pour la période 2016-2019, des mesures d’appui au profit des producteurs en leur facilitant l’accès au crédit et autres allégements fiscaux sur les équipements importés ou acquis sur le marché local.
Des opportunités d’affaires grandissantes
Telles qu’exposées par le ministre de l’Agriculture, Sid Ahmed Ferroukhi, les mesures en question concernent notamment l’importation de tracteurs, planteuses, arracheuses et pulvérisateurs, pour intensifier les rendements mais aussi pallier le manque de main-d’œuvre agricole. L’OAIC (Office interprofessionnel des céréales), qui est le pivot central de la filière céréalière algérienne, table de son côté sur une augmentation significative des équipements affectés au niveau des coopératives, comme les semoirs et moissonneuses-batteuses. Ceux-ci sont mis à la disposition des producteurs par un système de location à prix réduits. En conséquence, les opportunités d’affaires sont grandissantes dans les créneaux de l’industrie et du commerce d’équipements agricoles. Outre la France, fournisseur traditionnel de l’Algérie, de nombreux pays ont manifesté ces derniers mois un intérêt avéré pour l’agriculture locale. Il y a notamment les États-Unis, l’Espagne et la Chine. Du côté de l’Hexagone, la volonté de s’adapter aux nouveaux besoins de l’agriculture algérienne a été exprimée en projetant la coopération agricole bilatérale dans une nouvelle trajectoire, en s’impliquant dans de nombreux projets de modernisation en matière de production de semences, d’élevage bovin ou de production laitière.
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