Les femmes rurales heureuses de faire du maraîchage pour la première fois
Grâce aux activités du projet AVRDC/PAM, les femmes du village de Soya cultivent pour la première fois les légumes qu’elles peuvent également consommer. Une nouvelle pratique de culture qui leur paraissait impossible autrefois.
« Par le passé, nous ne mangions presque pas les légumes et nos enfants étaient très souvent malades », explique Djelika Diarra, membre de la coopérative Benkadi du village de Soya, commune de Boidié, dans la région de Koulikoro au Mali. Soya est une zone principalement céréalière. Les populations de ce petit village sont pour la plupart des agriculteurs et vivent des cultures qu’elles produisent. « Nous avons toujours cultivé le sorgho, le mil et le maïs que nous utilisons pour nourrir nos familles », reconnaît Bafing Diarra, lui aussi membre de la coopérative Benkadi.
Depuis maintenant un an, les membres de la coopérative Benkadi cultivent pour la première fois les produits maraîchers comme la tomate, le gombo, l’aubergine africaine, le piment, etc. « Personne ne mettait des légumes dans sa marmite à Soya avant l’arrivée du projet AVRDC/PAM », témoigne Djelika Diarra. Un avis largement partagé par les membres de la coopérative, notamment les femmes. En effet, au Mali, la production de légumes reste très saisonnière et bien inférieure à son potentiel en raison de contraintes techniques, institutionnelles et organisationnelles. Le climat du pays étant varié, avec une saison des pluies et une saison sèche, la production de légumes est souvent plus abondante pendant la saison des pluies, lorsque l'eau est davantage disponible. Les agriculteurs en milieu rural cultivent une variété de légumes, notamment des légumes-feuilles (comme les épinards et le chou), et des légumes-fruits (comme les tomates et les piments). Cependant, la maîtrise des techniques de production reste faible dans beaucoup de régions du pays comme Ségou et Koulikoro. « WorldVeg Center, à travers cette une initiative du PAM, a développé des variétés de légumes adaptées aux conditions météorologiques extrêmes et plus tolérantes aux ravageurs et aux maladies. Ces variétés sont ensuite proposées aux populations des localités d’intervention », explique Fatoumata Dougoune, coach en business de WorldVeg.
Marché rentable
Au Mali, la culture maraîchère représente une véritable source de revenus pour les femmes rurales. En plus de pouvoir consommer elles-mêmes les légumes produits, elles vendent également une partie au marché. « Lorsque je vends au marché, j’utilise l’argent pour les besoins des enfants. Je n’attends plus mon mari pour les petites dépenses, je les fais moi-même », témoigne Fanta Traoré, membre de la coopérative. Comme elle, les femmes du village de Soya se disent chanceuses que leur village a été choisi par le projet AVRDC/PAM comme zone d’intervention.
Dans l’objectif de diversifier la consommation de légumes pour tirer le meilleur parti de leurs bienfaits nutritionnels, le projet a également renforcé les capacités des femmes bénéficiaires dans la transformation des légumes comme la tomate et le piment. « Nous avons appris à faire de la purée de tomate et du piment que nous pouvons vendre sur les marchés », explique la présidente de la coopérative. En effet, les membres de la coopérative ont bénéficié de diverses formations à la fois sur le repiquage, la préparation des pépinières, l’installation des jardins hors-sol et la technologie de Zero Energy Cooling Chamber. Toutes ces activités visent à améliorer la résilience des populations bénéficiaires en mettant en œuvre de nouvelles technologies de production maraîchère dans les périmètres maraîchers dans les localités rurales.
Réseaux d’affaires
Le projet a également aidé les coopératives paysannes à s’organiser en réseaux d’affaires dans le secteur du maraîchage. World Vegetable Center utilise l’approche dite de Réseau d’entreprises Maraîchères (REM). Cette approche consiste donc à mobiliser des coachs en business pour l’identification et la mise en place REM. « Nous évaluons les capacités des bénéficiaires après la phase d’identification », explique Boubacar Goro, coach en business de WorldVeg.
Au Mali, de nombreux projets comme celui du PAM participent activement à la formation des paysans afin de les aider à faire face aux aléas climatiques. Les femmes rurales, quant à elles, sont pour la majorité intéressées par la culture maraîchère et l’élevage des petits ruminants comme la chèvre et le mouton. Toutes ces initiatives d’organisation internationale ont pour but de lutter contre l’insécurité alimentaire au Mali et de favoriser l’autonomisation des femmes rurales.
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