Le secteur de l’élevage en pole position

L’élevage est un secteur stratégique pour le Niger. Il joue un rôle crucial dans l'économie du pays, qui est essentiellement agropastorale. L’élevage au Niger constitue à ce jour une composante importante de son secteur agricole.

Le document de la Stratégie de développement durable de l’élevage (SDDE, 2013-2035), mise en place par le ministère de l’Élevage, estime le cheptel national à plus de 37 millions de têtes, toutes espèces confondues, pour une valeur de plus de 2 000 milliards F CFA. Selon les chiffres de l’INS de 2020 (le Niger en chiffres, 2020), le cheptel nigérien est estimé à 52 693 000 têtes. L’analyse de la répartition du cheptel national fait ressortir que quatre régions enregistrent 77 % de l’effectif, à savoir Zinder (25 %), Tahoua (21 %), Maradi (16 %) et Tillabéry (15 %).

L’élevage des petits ruminants se rencontre partout au Niger et constitue la principale source des protéines animales en milieu rural. Sur les 67 départements que compte le pays, 27 sont considérés comme essentiellement pastoraux. Leur cheptel est estimé à 3,7 millions de bovins et 10 millions de petits ruminants (35 et 40 % du cheptel national respectivement).

L'élevage, première activité contribuant à la lutte contre la pauvreté

Sur le plan économique, le secteur de l’élevage contribue, selon les chiffres du ministère de l’Élevage de 2021, à plus de 11 % du PIB national. Pratiqué sur 62 millions d’hectares d’espace pâturable, l'élevage occupe 87 % de la population active (2021). Le secteur de l'élevage participe à 25 % à la satisfaction des besoins alimentaires des populations nigériennes, représentant ainsi la première activité contribuant à la lutte contre la pauvreté.

« Les ressources animales représentent la deuxième source de revenus d’exportation du Niger après les produits miniers (uranium, or et pétrole), 62 % des recettes d’exportation du secteur rural et 21 % de l’ensemble des produits d’exportation », a expliqué le ministre de l’Élevage, Tidjani Idrissa Abdoul Kadri.

Un secteur confronté à de multiples difficultés

Malgré ces atouts et cette place dans l’économie du pays, le Niger ne tire pas profit du secteur de l’élevage par manque d’industrie de transformation et le secteur est de plus en plus confronté à des difficultés et défis de taille.

Il s’agit notamment de l’accroissement de la compétition entre éleveurs et agriculteurs pour les ressources foncières et l’accès à l’eau, de la persistance de la plupart des grandes pathologies animales et d’une situation sécuritaire préoccupante.