Des solutions concrètes pour lutter contre la désertification, le changement climatique et la perte de biodiversité
L'état de nos terres joue un rôle crucial pour notre alimentation, nos écosystèmes et nos moyens de subsistance. Chaque année, 100 millions d'hectares de terres sont dégradés à cause de pratiques agricoles non durables, l'urbanisation et des sécheresses accrues. Face à ce défi, la FAO et le FEM développent des solutions innovantes pour préserver et restaurer notre patrimoine naturel.
Les terres arides représentent plus de 40 % de la planète, et la dégradation des sols combinée au changement climatique accentue les risques de désertification et de perte de biodiversité. Pour contrer ces menaces, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) collabore avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) pour promouvoir des systèmes agroalimentaires durables.
Ce partenariat vise à inverser la dégradation des terres et à renforcer la résilience climatique, en ligne avec la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. Restaurer nos terres est essentiel pour reculer la désertification et assurer un avenir prospère et durable. Voici trois projets FAO-FEM qui creusent ce sillon.
Restaurer les pâturages au Kenya
Dans les terres semi-arides situées au pied du mont Kenya, les Massaï de Maiyanat dépendent des pluies saisonnières pour nourrir leurs bêtes. "Nous ne pratiquons pas l’agriculture ou autre activité. Nous ne vivons que de nos bêtes", explique Iratino Macharia Shuel, chef de l’organisation de gestion des terres de la communauté de Maiyanat. "Les ânes sont nos véhicules. Les vaches et les chèvres sont le pilier de notre alimentation et de nos revenus."
Cependant, le changement climatique rend les pluies imprévisibles, exacerbant les sécheresses et les inondations. Cela ravine les terres productives, compliquant la tâche de nourrir les animaux. "Nous manquons souvent d’herbe. Nos terres sont petites compte tenu de la population humaine et animale. À Maiyanat, il n’y a presque pas de verdure. À certains endroits, il y a juste la terre nue."
Grâce à l’Initiative pour la restauration, un programme commun de la FAO, du Programme des Nations unies pour l’environnement et de l’Union internationale pour la conservation de la nature, les communautés locales ont adopté des méthodes simples, mais efficaces, comme la création de demi-cercles pour capter l’eau de pluie et restaurer les paysages. "Nous avons vu l’herbe pousser à de nouveaux endroits", raconte Raison Letutan, leader de la jeunesse dans l’organisation de la communauté de Maiyanat. "Tout ce que nous voulons, c’est voir de l’herbe partout. Ce serait notre plus grand bonheur."
Régénération des steppes mongoles
Les steppes mongoles orientales, parmi les plus vastes écosystèmes herbacés du monde, sont dégradées à 57 %. Batnaran Batdeleg, un agriculteur local, utilise des techniques d’agriculture régénérative depuis 2014 pour revitaliser ces terres. Avec l’aide d’un projet FAO et WWF-Mongolie, financé par le FEM, il a développé des cultures intercalaires.
Batnaran Batdeleg explique qu’il plantait autrefois de la moutarde, des pois, du colza et de la luzerne pour améliorer le sol. Aujourd’hui, il cultive 12 types de végétaux simultanément, profitant de la synergie entre eux pour préserver l’humidité et les nutriments du sol.
Ces pratiques ont permis de redonner vie à près de 3.700 hectares de terres agricoles. Au total, la FAO et WWF-Mongolie ont aidé à restaurer plus de 292.200 hectares de zones herbeuses et arbustives, réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 8,8 millions de tonnes.
Éducation à la restauration en Moldavie
En République de Moldova, la dégradation des terres aggravée par les sécheresses et les inondations affecte lourdement la production agricole, plongeant les communautés rurales sous le seuil de pauvreté. Dans les districts d’Orhei et de Rezina, les élèves apprennent à contrer ces défis.
"Nous avons eu un cours spécial sur le sol. Nous avons appris que le sol est aussi indispensable que l’air et l’eau", raconte Gabriela, une élève. Ses parents, comme beaucoup d'autres dans leur village, ont un jardin. Le projet FAO-FEM enseigne aux enfants à prendre soin des sols, en commençant par leur propre jardin. "Nous avons parlé du fait que certaines personnes ont un comportement très mauvais pour la terre, mais attendent qu’elle travaille pour eux et leur donne à manger", explique Sorin, camarade de Gabriela.
"Si nous ne prenons pas soin du sol, un jour nous n’aurons plus à manger", ajoute Gabriela. Plus de 600 enfants ont ainsi appris des techniques pour protéger et restaurer les sols. "Il faut planter autant d’arbres que possible, conseille Adelina, une autre élève. Enfouir les feuilles dans le sol au lieu de les brûler. Arrêter d’utiliser autant de produits chimiques toxiques."
En éduquant la jeunesse, les agriculteurs et les pasteurs, la FAO et le FEM fournissent à cette "génération de la restauration" les outils nécessaires pour préserver notre bien commun.
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