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Côte d’Ivoire

Bienvenue à la bourse des matières premières agricoles

Publié le 04/08/2020 - 15:38
Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture de Côte d’Ivoire lors de sa visite de travail à la BMPA fin juillet. Photo : MACI

Devant être mise en place « d’ici la fin de l’année » à Abidjan, cette plateforme vise à sécuriser la vente des produits agricoles. Dans un premier temps, elle traitera la noix brute de cajou, la noix de cola et le maïs. Avant d’autres produits phares du pays dont, bien sûr, le cacao. Explications.

Lancée en juillet 2018 dans le cadre du PNIA1, la Bourse des matières premières agricoles (BMPA) est une plateforme sur laquelle vont être transigées les matières premières permettant à des acheteurs et vendeurs de fixer un prix sur le marché. La mise en place est prévue « d’ici la fin de l’année », selon Kobenan Kouassi Adjoumani. Le ministre ivoirien de l‘Agriculture et du Développement rural s’est récemment rendu à la BMPA pour « s’imprégner de l’état d’avancement du projet ». La BMPA siège dans les locaux de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM)2 de l’UEMOA, à Abidjan.

Affiché selon la loi de l’offre et de la demande, ce prix est déterminé par une confrontation constante de flux d’informations provenant du monde entier, y compris du marché national. Trois spéculations ont été retenues pour la phase de démarrage de la BMPA : noix brute de cajou, noix de cola et maïs. À terme, d’autres produits phares comme l’hévéa, le palmier à huile, le cacao et le café pourront être négociés sur la plateforme.

Conduite et hébergée par la BRVM, la BMPA est composée de deux marchés, un au comptant et un à terme, et de plusieurs instruments financiers :  

• Le marché au comptant « spot markets ». Sa finalité est la livraison physique de la marchandise par le producteur-vendeur, contre un paiement immédiat de l’acheteur, selon les conditions définies par les deux parties. Le prix au comptant reflète les conditions du marché à un moment et à un endroit précis, sans présager des conditions futures. 

• Le marché à terme « futures ». C’est sur lui qu’un engagement est pris, un prix négocié et une date de livraison fixée. Objectif pour le producteur : sécuriser son prix de vente avant la production. Ce qui n’était pas possible jusqu’alors en Côte d’Ivoire pour la plupart des produits agricoles.

• Des instruments financiers. Ils permettront aux acteurs de la chaîne de valeur de sécuriser leurs gains. Tout en se protégeant d’une hausse de prix pour les consommateurs et d’une baisse de prix pour les producteurs. 

En Côte d’Ivoire, comme ailleurs, les matières premières agricoles restent fortement dépendantes de facteurs tels que la météo et le niveau des stocks. Au-delà de l’impact sur le niveau des récoltes, les modifications des prévisions météorologiques et le niveau des stocks peuvent être à la base d’une certaine volatilité à court terme sur le prix des matières premières agricoles. Pour rappel, une loi d’orientation agricole a été adoptée en Côte d’Ivoire en 2015 en vue d’assurer une meilleure performance au secteur agricole.

(1) Plan national d’investissement agricole.

(2) Bourse électronique commune à huit pays d’Afrique de l’Ouest, la BRVM propose l’émission et la négociation d’obligations. Elle est classée dans la catégorie des marchés frontières.

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