Les pour et les contre de la filière semence
Le congrès 2017 de l'Afsta, l'Association africaine du commerce des semences, se déroule du 27 février au 2 mars 2017 à Dakar. À cette occasion, regardons d'un peu plus près la filière semencière sénégalaise. Si elle fait encore face à des difficultés, elle ouvre de bonnes perspectives, notamment en termes de recherche et d’investissements. Explications.
Au Sénégal, les systèmes mis en place pour assurer un approvisionnement correct des producteurs en semences certifiées rencontrent encore des difficultés d’ordre institutionnel, organisationnel, technique et financier : une insuffisance de moyens humains, matériels et financiers du service de contrôle ; des contraintes liées au fonctionnement du Comité national consultatif des semences et des plants (CNCSP) ; un recours abusif, à un moment donné, aux graines d’arachide tout venant dites « semences écrémées » ; une faible utilisation des engrais induisant des rendements faibles pour les cultures vivrières (maïs, mil, sorgho, niébé, riz) ; une insuffisance d’informations et de relations entre les acteurs pour établir un dispositif semencier national ; une faible utilisation des semences certifiées malgré la disponibilité de quelques variétés sélectionnées (15 % seulement pour l’arachide et beaucoup moins pour les autres spéculations) ; une absence de mesures d’accompagnement pour la promotion des semences certifiées et une inefficacité du circuit professionnel de production des semences certifiées.
Des bonds significatifs en arachide et céréales
Malgré ces contraintes, le Sénégal dispose tout de même d’un potentiel génétique intéressant. Il est constitué de variétés améliorées et adaptées aux différentes zones pédoclimatiques du pays pour les principales espèces. Et ce, grâce aux efforts consentis par la recherche agronomique.
En plus, depuis 2012, l’État a élaboré un document de reconstitution du capital semencier. Sa mise en œuvre a beaucoup aidé à atténuer les déficits. Ainsi, en arachide – qui a bénéficié d’un appui de 5 milliards par an – et en céréales, des bonds significatifs ont été réalisés. Résultat, le Sénégal peut s’enorgueillir aujourd’hui d’un appui conséquent de l’État pour la production des semences pré base ; d’une forte implication des privés dans la production de ces semences ; d’une bonne dynamique de la recherche qui met à disposition des variétés adaptées au changement climatique ; de nouvelles unités de conditionnement qui accroissent la qualité des semences et d’une forte implication des structures bancaires.
Conclusion logique de Modou Thiam, président des semenciers du pays : « Nous observons donc, malgré quelques difficultés, de bonnes tendances et les perspectives paraissent intéressantes ».
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