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Editorial

Le chemin de l’école

Publié le 22/03/2018 - 10:58
Le chemin de l’école. © Kriss75/Fotolia

«Avant, je devais me réveiller à 4 heures du matin et parcourir 6 kilomètres à pied pour rejoindre le collège de la ville, à Korhogo (en Côte d’Ivoire, ndlr), se rappelle la jeune Rachelle. J’arrivais toujours fatiguée à l’école et ça se ressentait sur mes résultats. » Il y a deux ans, le collège flambant neuf de Lataha, à une dizaine de kilomètres de Korhogo, a été livré. Résultat : « Maintenant, je me réveille à 6 heures, je marche dix minutes et j’arrive à l’école, poursuit Rachelle. Je suis moins fatiguée et plus disposée à apprendre ».

En janvier, l’AFD rapportait ce témoignage sur son site Internet pour valoriser ses actions en faveur de l’éducation dans les pays en développement et notamment en Afrique. L’autocongratulation est louable. Mais, force est de constater que toutes les actions menées ces dernières décennies pour développer l’éducation sur le continent ont été peu efficaces.

« L’Afrique sub-saharienne, où vit la moitié des enfants non scolarisés recensés dans le monde, a vu la part de son aide à l’éducation baisser de moitié entre 2002 et 2015 », relate l’Unesco dans son dernier rapport sur le sujet. L’organisation onusienne avertit : « Pour atteindre l’éducation universelle de l'enseignement pré-primaire au secondaire dans les pays à faible et moyen revenu, on estime qu’il faudrait 39 milliards de dollars par an ».

Continuant sa plaidoirie sur la Côte d’Ivoire, l’AFD relève que « les filles sont particulièrement concernées ». L’agence explique : « En Côte d’Ivoire, seulement 2 % des filles issues de familles pauvres en milieu rural peuvent espérer achever le secondaire, contre 49 % des garçons urbains riches ». Même si on s’en serait un peu douté, le chiffre fait mal. Surtout à l’agriculture. L’éducation est primordiale à son développement. Agriculteur ne doit plus être le métier « de ceux qui n’ont pas fait d’études » ou « de ceux qui ne peuvent pas faire autre chose ».

Agriculteur, planteur, producteur, paysan, selon le terme que vous choisirez, est un métier noble, on ne peut plus sérieux et stratégique. Le paysan nourrit les hommes et façonne le territoire. Il affronte et gère le changement climatique comme peu d’autres. Avant ceux qui ne font qu’en parler ou donner des leçons.

L’agriculture africaine a besoin d’une éducation solide et réellement soutenue. Pour elle. Et, à travers elle, pour le continent tout entier.

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