Le retour de l’aquaculture en cage
Les autorités de Lagos, la ville la plus peuplée du Nigeria – 22 millions d’habitants – promeuvent l’aquaculture en cages pour améliorer la production, augmenter l’offre de poissons et limiter l’importation. Comme ici, dans une ferme de Badagry, au sud-ouest du pays.
Soutenir la productivité
Hélas, les agriculteurs de Badagry sont victimes du changement climatique. Il affecte leur rendement et, par ricochet, l’économie de la ville. Ainsi, les autorités de Lagos, en collaboration avec le gouvernement fédéral et la banque mondiale, ont décidé de voler au secours de Badagry qui approvisionne Lagos et plusieurs villes du pays en poissons. Le programme Productivity Enhancement and Livelihood Improvement Support (Appeals) a été mis en place pour relancer l’économie de Badagry en difficulté. La technique adoptée est l’élevage en cage.
La commissaire à l’Agriculture de Lagos, Ruth Bisola Olusanya, estime que ce projet vise à soutenir la productivité des agriculteurs et leur lien avec les marchés. Le gouverneur de l’État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu a déclaré que l’expérience de culture en cage a été tentée l’année dernière dans la région d’Afowo, une banlieue de Lagos. Elle avait permis d’autonomiser la population de la région, en particulier les femmes et les jeunes dans les trois chaînes de valeur du projet : l’aquaculture, le riz et la volaille.
« Ce programme a permis aux agriculteurs de produire du tilapia en utilisant la méthode d’élevage en cage dans le cadre des efforts de développement de l’aquaculture et l’amélioration de la nutrition des résidents », explique Sanwo-Olu. Abondant dans le même sens, Ruth Bisola Olusanya précise que « l’État de Lagos est déterminé à promouvoir le développement de l'élevage en cage à grande échelle dans d’autres parties de la ville ». Ce système étant « une méthode moins coûteuse qui permet d’élever les poissons dans leur habitat naturel. »
Olusanya ajoute que le système de pisciculture en cage est l’un des moyens préconisés par le gouvernement pour maximiser les abondantes ressources en eau de la ville (environ 22 % de la superficie). Elle décrit ce système comme « un moyen, respectueux de l’environnement, d’augmenter l’offre de poissons et de conserver les devises dépensées pour son importation ».
Sécurité alimentaire
Ruth Bisola Olusanya affirme que les bénéficiaires de la formation Appeals en aquaculture ont reçu des cours sur l’utilisation d’aliments de haute qualité et les pratiques de gestion pour la rentabilité et l’élevage durable des poissons marins en cage. De son côté, Sagoe-Oviebo, la coordinatrice du programme explique que la culture en cage de tilapia à Afowo est destinée à la production de poissons en eau libre. Elle précise que le projet est « axé sur l’amélioration de la contribution de la pêche artisanale à la sécurité alimentaire ». Selon elle, le projet vise à soutenir les femmes et les jeunes du secteur de la pêche artisanale, y compris le renforcement des capacités des entreprises familiales. Cela, tout en renforçant les coopératives et l’autonomisation des femmes.
Sagoe-Oviebo ajoute que le projet « soutient la création d’emplois des jeunes et des femmes grâce au développement de bonnes pratiques de gestion de l’aquaculture et de la pêche ». Ainsi qu’à « l’amélioration de la manutention après récolte et de la transformation du poisson ».
ZOOM : les avantages de la culture en cage
Le principe est simple. Il suffit de confectionner une cage avec un rouleau de treillis métallique ou du grillage et de venir chevaucher le pied de la culture lors de la plantation. Facile et astucieuse, cette technique permet de laisser pousser la culture de manière autonome et naturelle, sans grandes interventions. La culture en cage possède de nombreux avantages. Le principal est de ne pas avoir à fournir un travail important pour obtenir un rendement élevé. Sans aucune taille, la culture se développe sans stress et sans blessure. En effet, lorsque l’on coupe un fruit, on crée une plaie par laquelle peuvent s’introduire des maladies ou des agents pathogènes. Contrairement à l’idée répandue qu’il faut absolument couper les fruits, les laisser vous permettra même dans de bonnes conditions de culture de doubler la récolte.
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