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18 au 24 novembre

Semaine de lutte contre la résistance aux antimicrobiens

Publié le 20/11/2020 - 15:50
Une bonne alimentation permet aux animaux de rester en bonne santé et d’être moins dépendants aux antimicrobiens, comme ces moutons à Abidjan en Côte d’Ivoire. Photo : Antoine Hervé

Du 18 au 24 novembre, c’est la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens. À cette occasion, la FAO émet des recommandations pour lutter contre les bactéries multi-résistantes. Explications.

Face à la résistance aux antimicrobiens, qui augmente dramatiquement et menace de causer la prochaine pandémie, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) invite les acteurs de tous les secteurs, des agriculteurs aux cuisiniers, des producteurs aux consommateurs, à intensifier leurs efforts afin d’empêcher la propagation des microbes résistants aux médicaments.

En cette Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18 au 24 novembre), l’organisation, qui tient à rappeler que chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, notamment les acteurs des secteurs de l’alimentation et de l’agriculture, présente des recommandations destinées à freiner la propagation de la résistance aux antimicrobiens.

La résistance aux antimicrobiens se définit comme la capacité des microbes à persister ou à se développer en présence de médicaments conçus pour les inhiber ou les neutraliser. Ce phénomène est accéléré par l’utilisation d’antimicrobiens conçus pour éliminer les agents pathogènes indésirables présents chez les humains, les animaux et dans les cultures. L’utilisation d’antimicrobiens dans les soins de santé prodigués aux humains et aux animaux alimente cette résistance.

Les maladies résistantes aux médicaments causent 700 000 décès par an. On constate une augmentation de l’incidence de maladies courantes, notamment des infections des voies respiratoires. La résistance aux médicaments met en péril nos systèmes agroalimentaires et la sécurité alimentaire mondiale.

La pandémie de la Covid-19 nous a fait toucher du doigt les liens d’interdépendance entre santé humaine, santé animale et santé de l’environnement. Les agents pathogènes qui touchent une région peuvent exacerber les problèmes que connaissent d’autres régions et conditionner la manière dont nous assurons la prévention sanitaire et dont nous luttons contre ce qui met en péril la santé dans le monde. La résistance aux antimicrobiens constitue un péril d’échelle mondiale.

Ce péril « ne se situe plus dans un futur hypothétique. Il se manifeste ici et maintenant, et nous touche tous, explique la directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo. Dans le monde entier, des personnes, des animaux et des végétaux périssent des suites d’infections qui ne peuvent plus être soignées, même avec les traitements antimicrobiens les plus puissants dont nous disposons. Si la résistance aux antimicrobiens n’est pas maîtrisée, la pandémie à laquelle nous serons confrontés après celle-ci pourrait être d’origine bactérienne, et s’avérer bien plus mortelle si les médicaments nécessaires pour la soigner s’avèrent sans effets ». Le travail de la FAO sur la résistance aux antimicrobiens est mené en coordination avec l’OMS et l’OIE, selon l’approche « Un monde, une santé ».

La résistance aux antimicrobiens dans l’alimentation et l’agriculture

Les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture sont appelés à occuper un rôle central dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Dans de nombreuses régions du monde, le recours aux antimicrobiens est beaucoup plus important sur les animaux que dans les soins de santé humaine. Il progresse rapidement avec la croissance démographique et l’augmentation de notre demande alimentaire mondiale.

Dans sa propagation, la résistance aux antimicrobiens prend de vitesse les scientifiques, qui mettent au point de nouveaux antimicrobiens, et menace la sécurité alimentaire, la sûreté sanitaire des aliments, les systèmes de santé et les économies du monde entier. « Notre unique recours face à cela est d’adopter une stratégie qui conserve leur efficacité aux antimicrobiens dont nous disposons. Il n’est pas trop tard, mais le temps presse pour éviter de plus amples ravages », dit-on à la FAO.

Le 23 novembre, la FAO créera une nouvelle communauté de spécialistes de l’évolution des comportements. Objectif : concevoir des solutions qui rendent plus facile une utilisation appropriée des antimicrobiens. Cette communauté, composée d’agriculteurs, de vétérinaires, d’épidémiologistes, d’experts de la résistance aux antimicrobiens et de spécialistes des sciences du comportement, s’emploiera à infléchir les comportements, tant au niveau des exploitations agricoles qu’à celui de l’action publique, en vue de ralentir la propagation de la résistance aux antimicrobiens.

La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens

La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens donnera lieu à des activités et à des initiatives dans l’ensemble du monde, notamment une discussion sur Twitter pour un bon usage des antimicrobiens en Afrique, sur le thème « Comment mieux faire connaître la résistance aux antimicrobiens en Afrique » le 21 novembre. Une manifestation InfoPoint se tiendra le 24 novembre à Bruxelles à l’intention des décideurs politiques et du public, ayant pour but de rendre sensible l’urgence de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.

C’est le combat des agriculteurs

La FAO a présenté, le 18 novembre, des mesures conçues pour chaque catégorie d’acteurs dont la contribution est décisive dans ce combat. Voici ce que l’organisation préconise pour les agriculteurs :

1. Lavez-vous soigneusement les mains et nettoyez vos chaussures et vos vêtements avant et après tout contact avec les animaux.

2. Veillez sur la santé des animaux. Les animaux en bonne santé ont moins besoin d’antimicrobiens.

3. Sollicitez le diagnostic et le traitement corrects auprès d’un professionnel de la santé animale, car l’utilisation d’un médicament inadapté expose vos animaux, votre famille et vous-même à un risque de contraction des infections résistantes aux antimicrobiens.

4. Propagez la bonne parole ! Faites savoir autour de vous ce que vous avez appris de l’importance d’une utilisation responsable des antimicrobiens.

5. N’utilisez les pesticides sur vos plantes qu’en dernier recours. Ils ne sont pas l’unique solution.

Dans leurs élevages, les agriculteurs peuvent adopter les mesures suivantes :

  • assurer la propreté des bâtiments d’élevage et des espaces extérieurs utilisés par les animaux ;
  • réduire le risque de propagation des germes des maladies en adoptant des mesures de biosécurité ;
  • adopter la méthode des « entrées et sorties groupées » sur votre exploitation, afin de réduire le risque que des animaux nouveaux n’infectent ceux déjà présents ;
  • conserver les aliments pour animaux en lieu sec où ils seront stockés à l’abri des rongeurs, des oiseaux, des insectes et d’autres animaux susceptibles de véhiculer des bactéries ou d’autres germes de maladies ;
  • éviter le stress à vos animaux ;
  • aider vos animaux à conserver la santé en leur assurant une bonne nutrition et une eau pure ;
  • vacciner vos animaux ! Demandez à votre vétérinaire spécialiste de vous aider à administrer les vaccins importants au bon moment.

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