Le volume des échanges devrait plus que tripler d’ici 2030

Le Nepad, l’agence d’exécution de l’Union africaine, a lancé, début mai à Kigali (Kenya), MoveAfrica. Objectif : soutenir le commerce intra-africain en abaissant les obstacles aux échanges transfrontaliers et en réduisant les coûts.

« Nous ne pouvons pas envisager une véritable industrialisation de notre continent sans des infrastructures de transport fonctionnelles, explique Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif du Nepad. Cela passe par une amélioration de nos infrastructures et par une simplification des conditions réglementaires du commerce sur le continent (dédouanement, quarantaine…). Par exemple, il est inadmissible que les hommes d’affaires africains ne puissent pas se déplacer sans avoir besoin d’un visa à travers le continent. De même, les postes frontières à guichet unique pourraient considérablement faciliter le mouvement de marchandises à l’intérieur de l’Afrique. »

Les estimations actuelles indiquent que le volume des échanges en Afrique subsaharienne devrait plus que tripler, de 102 millions de tonnes en 2009 à 384 millions en 2030, à condition que les corridors commerciaux soient achevés.

Les entreprises souffrent de ces manquements. Cet industriel des boissons gazeuses explique qu’il est plus facile et moins cher pour lui « d’acheter des fruits de la passion en Chine et de les exporter vers le Kenya pour les embouteiller », plutôt que de les acheter directement en Ouganda. Un comble…

« Le secteur des transports nécessite des capitaux énormes, explique Tony O. Elumelu, fondateur de la Fondation du même nom. Nous avons donc besoin que nos gouvernements aident le secteur privé. Celui-ci est prêt à s’engager. C’est pourquoi je prends l’initiative MoveAfrica très au sérieux. »