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Togo/Pêche

Vers un projet sous-régional de repos biologique commun

Publié le 27/11/2023 - 12:33
Des pêcheurs togolais. Photo : i24news

Au Togo, le repos biologique dure trois mois et commence du 15 août au 15 novembre de chaque année. Principalement, le repos biologique concerne la pêche continentale. Mais Adam Abdou Dermane, secrétaire général du Syndicat national des pêcheurs du Togo (Synapeto), nous apprend que la décision est désormais également étendue à la pêche maritime artisanale et qu’une étude menée par la FAO vise à uniformiser le repos biologique sur la côte Atlantique.

Il découle de l’enquête de l’institution onusienne, nous renseigne le secrétaire général de Synapeto, un repos biologique commun qui sera observé à partir de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Bénin et du Togo. « Ces quatre pays partagent le même stock de poissons en mer qui part de la Côte d’Ivoire, traverse le Ghana, le Togo, le Bénin et continue vers le Nigeria. Avec le temps, un repos biologique sera observé sur le long de la côte de ces pays. Ça peut durer un mois », nous informe-t-il. Adam Abdou Dermane laisse entendre que les communautés de pêcheurs seraient même d’accord pour observer le repos biologique.

Adam Abdou Dermane. Photo : Anani
D’après lui, les pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana expérimentent déjà le repos biologique. Le Togo devra suivre. « Déjà que l’expérience ghanéenne du repos biologique fragilise le Togo, puisque les pêcheurs ghanéens viennent déjà pêcher dans nos eaux », s’alarme le syndicaliste. Cependant, il se pose l’épineux problème du respect scrupuleux du repos biologique sur le fleuve Nangbeto au Togo, où se déroule principalement le repos biologique. En 2021, le ministère de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière a appuyé les producteurs piscicoles de ce fleuve. Le don était composé de 60 cages flottantes de 400 m3, 63 tonnes d’aliment, 56 000 alevins, 6 pirogues, et un appui financier estimé à 380 millions F CFA. Ce qui aura permis de pêcher 30 tonnes de tilapias sur une période d’à peu près un an.

Les pêcheurs en manque d'activité temporairement

En toile de fond, les difficultés liées à la reconversion des pêcheurs lors de la trêve. C’est une période très sensible pour les pêcheurs. Le syndicat est visiblement soucieux de cette situation et dit avoir soumis des doléances aux autorités. Celle de ramener le repos biologique à un mois. Mais avant de pallier ce moment délicat pour les pêcheurs, des initiatives ont été prises afin que, durant la trêve d’activité halieutique, les pêcheurs puissent se livrer à d’autres activités de substitut essentiellement comme l’élevage et la pisciculture.

Aussi les moyens manquent-ils pour assurer la surveillance sur le fleuve. Patrouilles irrégulières fautes de carburant et des violations des interdits entourant le repos biologique sont, entre autres, les principaux facteurs qui fragilisent l’observation stricte du repos biologique. Mais selon le secrétaire général, « le repos biologique sur le fleuve Nangbeto est scrupuleusement respecté depuis 2016 ».

Un mauvais temps à l'origine d'un accident

L’onde de choc est d’abord venue d’un tragique accident. Il est intervenu le 14 septembre dernier au port de pêche de Lomé. À l’origine, une marée haute qui a surpris les pêcheurs. Le mauvais temps a endommagé les embarcations (3 pirogues) et occasionné des blessés. Le bilan fait état de 11 blessés parmi lesquels deux cas graves pris en charge par les autorités portuaires. « En période de haute marée, nous avons un système d’alerte par drapeau. Et lorsque le drapeau est au rouge, cela veut dire qu’il ne faut pas aller en mer. Et le drapeau était au rouge. Et comme il pleuvait fortement, à leur retour, leur embarcation s’est brisée faisant des blessés », a réagi sur le lieu de l’accident Edem Tengue, ministre de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière sur le lieu du drame. Il a apporté son soutien aux blessés en leur souhaitant prompte guérison.

Deux mois après le drame, les autorités portuaires se veulent rassurantes. « La direction du port de pêche de Lomé prend en charge les soins médicaux des pêcheurs blessés », rassure Adam Abdou Dermane. « Des solutions sont en train d’être prises afin d’éviter à l’avenir de tel drame », nous confie-t-il.

La pêche, un secteur en forte croissance au Togo

Le mauvais sort semble conjuré qu’une situation terrible s’abat sur les femmes mareyeuses et transformatrices de poissons installées au quartier des pêcheurs, Katanga, situé à une dizaine de kilomètres du nouveau port de pêche. Là-bas se trouvent de nombreux fumoirs des anchois. Les revendeuses de poissons fumés sont priées de quitter le lieu à cause de certains travaux, nous a-t-on dit mercredi 22 novembre.

Au Togo, selon les chiffres officiels, 6 687 015 kg de poissons ont été capturés en 2022. Pour les autorités en charge de la pêche, c’est une augmentation de 50 % par rapport à 2021, où 4 129 423 kg de poissons ont été pêchés. La pêche emploie plus de 20 000 personnes au Togo et contribue à près de 4,5 % du PIB.

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