Tout faire pour préserver nos sols
Plus de deux milliards d’hectares de terre, auparavant productifs, seraient aujourd’hui dégradés. C’est le douloureux constat que dresse la FAO lors de cette Journée mondiale de la désertification et de la sécheresse. L’Afrique est, bien sûr, particulièrement touchée.
« Une nouvelle approche est nécessaire pour lutter contre la dégradation des sols, la désertification et la sécheresse si l’on veut faire face à la hausse de la demande de nourriture de la population mondiale. » C’est en ces termes que Qu Dongyu, directeur général de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), s’est exprimé ce jeudi à Rome lors d’une conférence virtuelle sur la recarbonisation des sols organisé par la FAO à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse.
Qu Dongyu a indiqué que la production agricole, le transport, la distribution et le commerce alimentaires étaient confrontés à de nombreux défis avec la pandémie du Covid-19 et qu’il était urgent d’agir pour mettre un terme aux dégâts causés sur la terre, notamment à cause de la perte des sols. « Un statu quo n’est pas envisageable, a-t-il dit. Nous avons besoin de nouvelles approches concernant l’utilisation des terres afin d’augmenter la productivité tout en évitant la dégradation des sols, la pollution et en protégeant les écosystèmes et la biodiversité. »
Alors que la consommation est en hausse, Qu Dongyu a souligné que la santé et la productivité des terres arables disponibles sont « en baisse ». Et que ce phénomène est « exacerbé par le changement climatique ». Selon lui, plus de deux milliards d’hectares de terre, auparavant productifs, sont « maintenant dégradés ». Sans compter la sécheresse et les pénuries d’eau qui « amplifient le problème ». Sans compter aussi que près de 44 % des champs cultivés à travers le monde se trouvent en zones arides et ces zones abritent près de 30 % de la population mondiale sur plus de 100 pays.
Voilà pourquoi la FAO et ses partenaires sur les sols ont créé ce RECSOIL : Recarbonisation des sols mondiaux. « C’est une initiative visant à soutenir les agriculteurs afin d’encourager la gestion durable des sols et améliorer les stocks de carbone organique dans le sol », dit-on à Rome. Pour l’agence, les sols recarbonisés « pourraient être une solution face au changement climatique ». Cela, car des sols sains sont « essentiels pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience face au changement climatique tout en maintenant ou en augmentant leur teneur en carbone ».
La FAO travaille également sur un programme spécifique sur les zones arides et les pénuries d’eau afin de prévenir l’érosion des sols et d’en promouvoir une gestion durable grâce à des pâturages et à la diversification des cultures. Pour cela, il faut « soutenir les agriculteurs grâce à la fourniture d’outils innovants et par des aides financières qui leur permettraient d’adopter de meilleures pratiques ».
La décennie à venir sur la restauration des écosystèmes 2021-2030 – supervisée par la FAO et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) – devrait fournir « des opportunités pour accélérer les actions de restauration des écosystèmes et des biens et des services durables issus des ressources naturelles ».
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