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Salon Eima de Bologne

Quand les Africains s’enquièrent de machinisme agricole en Italie

Publié le 14/11/2022 - 12:21
Doudou Konde (Sénégal). Photo Antoine Hervé

Près de vingt délégations africaines ont assisté à l’Exposition internationale des machines pour l’agriculture et le jardinage (Eima) qui s’est tenue du 9 au 13 novembre à Bologne. Nous avons rencontré quelques visiteurs du continent. Témoignages.

Joséphine Bouanga (RDC), avec un visiteur du Congo Brazzaville. Photo A. Hervé
Joséphine Bouanga, directrice générale d’Enoce Bio, une entreprise de transformation et de commercialisation de produits agroalimentaires basée à Pointe-Noire, en RDC : « J’ai été invitée par l’ambassade d’Italie en RDC, qui paie le voyage et le séjour. J’emploie trente personnes. Je vends des jus de fruits et des sirops (baobab, gingembre, ananas...), des farines, des épices et des conserves. Je vends en RDC mais aussi en France et en Belgique. Mais pourquoi pas aussi en Italie si je trouve un contact ici. À Eima, je n’ai pas trouvé les machines qu’il me faut pour transformer mes produits, mais j’ai repéré des machines et pris des contacts pour mon frère. Il exploite notre propriété d’un millier d’hectares pour laquelle il faut du bon matériel. Pour l’instant, nous avons du matériel chinois, mais qui ne fonctionne plus bien. Il faut quelque chose de plus robuste, comme j’ai vu ici. »

Larry Selorm Amekuse (à g.) et Bernard Okutu (Ghana). Photo A. Hervé
Larry Selorm Amekuse et Bernard Okutu (Ghana) viennent tous deux au Salon Eima pour nouer des contacts et trouver des opportunités afin de développer leur pays. « Chez nous, il y a un tracteur pour environ mille fermes, alors qu’ici il y a souvent plusieurs tracteurs par ferme, explique Bernard Okutu, de la firme UPL Ghana et représentant sur place de l’entreprise phytosanitaire Calliope. La mécanisation évolue lentement. Alors, on vient ici pour trouver des opportunités de développement. » « Nous sommes aussi intéressés par le matériel d’irrigation et, ici, il y en a beaucoup », complète Larry, d’Agri-impact consult Ltd.

Hélio Cumaio (Mozambique). Photo A. Hervé
Hélio Cumaio déambule dans le Salon avec, enroulée dans sa main, la liste des sociétés qui l’intéresse. Ce directeur approvisionnement et logistique de la société Sede, à Maputo, au Mozambique, travaille déjà avec plusieurs entreprises présentes à Eima. D’ailleurs, il propose d’aller sur le stand de l’une d’entre elles pour prendre la photo. « L’irrigation est très importante chez nous, dit-il. Il faut trouver du matériel adapté et performant. Là, avec deux pavillons complets réservés à cette activité, il y a le choix et on peut comparer les matériels. »

Doudou Konde (Sénégal). Photo Antoine Hervé
Doudou Konde est directeur de Negodis, entreprise de négoce et de distribution de matériel agricole à Dakar, au Sénégal. Il a été invité par la coopération italienne. Doudou Konde pense que le matériel vu à Eima n’est « pas toujours adapté », « souvent cher », mais il a tout de même pris « beaucoup de contacts ». « Je m’oriente de plus en plus vers du matériel turc (très présent à Eima, NDLR), explique-t-il. Il est de meilleure qualité que le matériel chinois et reste moins cher que le matériel occidental. » Reste que les marchés sont parfois passés directement avec l’État. « L’État est en tain d’acheter 700 tracteurs et moissonneuses-batteuses dans un cadre de coopération avec l’Espagne, explique le patron de Negodis. Ensuite, il les distribue à des agriculteurs. Le matériel est subventionné, parfois très largement. » Doudou Konde cherche aussi à Eima du matériel d’irrigation et des pompes solaires. « J’ai déjà des fournisseurs en Chine, à Dubaï, en Italie. Je viens les voir ici, mais je regarde aussi ce qui se fait d’autre. »

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