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Développement

On peut toujours rêver...

Publié le 30/09/2022 - 11:53
Au Togo, le manioc sert d’alternative au blé, dont le prix a explosé du fait du conflit en Ukraine, dans la fabrication du pain. Photo : Honoré Sedjro

La guerre en Ukraine nous le démontre encore une fois : l’arme alimentaire est redoutable. On l’a vu au Soudan, en Érythrée, en Éthiopie... Aujourd’hui, ce sont les Russes qui, en bloquant le port d’Odessa, perturbent l’acheminement et le commerce des céréales. Malheureusement, plusieurs pays africains – entre autres – en subissent les conséquences, de la Tunisie à l’Afrique de l’Ouest, de l’Égypte à la Namibie.

Les Togolais ont trouvé une parade : ils fabriquent leur pain avec des farines locales. Celles-ci sont concoctées avec du manioc, du riz, de l’igname, du maïs ou du soja. Toutes ces productions sont cultivées sur place. Résultat : le prix du pain, qui était devenu parfois inabordable, redevient accessible. D’autres pays – le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal… – font de même.

Cette crise aura au moins permis à de nombreux pays – pas seulement en Afrique – de rebooster leur production locale. L’indépendance alimentaire, comme l’indépendance en médicaments ou en matériel médical (on l’a vu avec le Covid-19), est un but à atteindre. L’Afrique en est, bien sûr, loin. Mais, côté agricole, elle possède les terres et les bras pour y arriver. Près de la moitié des terres arables non cultivées de la planète se trouvent sur le continent. Sa population est jeune et dynamique. Seuls manquent l’argent et la volonté politique.

Pourtant, chaque pays, chaque gouvernement gagnerait à ce que son agriculture soit forte. D’abord pour atteindre l’autonomie alimentaire, évoquée plus haut. Mais aussi pour assurer un niveau de vie correct à sa population, notamment en milieu rural. En Afrique, plus de la moitié des gens vivent de l’agriculture et de ses dérivés (transformation, vente de produits alimentaires…).

Conforter l’agriculture permet aussi de renforcer la paix intérieure et extérieure. La hausse du prix du pain et des produits de première nécessité a été à l’origine de plusieurs révolutions (Tunisie, Égypte…). La France, comme d’autres pays, se plaint de l’immigration. Ils luttent par la répression (violences policières) ou via des tracasseries administratives dissuasives. Or, aider les pays africains à développer leur agriculture serait une mesure plus efficace. Mais cette mesure de fond nécessite une révision du commerce mondial et une humanité plus aboutie. On peut toujours rêver…

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