L’aviculture sénégalaise bat de l’aile
Sous l’effet conjugué de la pandémie de la Covid-19, de la grippe aviaire et de la hausse du coût des aliments, l’aviculture bat de l’aile au Sénégal. L’interprofession parle de violation des accords avec les provendiers. Ces derniers évoquent le coût des matières premières.
Au Sénégal, les effets de la pandémie du coronavirus font vaciller la filière avicole. Après un peu plus d’une décennie de gloire, allant jusqu’à presque atteindre l’autosuffisance en volaille, la Covid-19 donne du fil à retordre aux aviculteurs. « La crise sanitaire actuelle liée à la Covid-19 met en péril le dynamisme de la filière », explique-t-on à l’Interprofession avicole du Sénégal (Ipas). À cela s’ajoute l’apparition de foyers de la grippe aviaire H5 dans un contexte économique de plus en plus difficile pour les acteurs de la filière.
Au moment où les aviculteurs commencent à mettre en place des mécanismes de résilience, les fabricants d’aliments opèrent une hausse de leurs prix. « C’est dans ce contexte que les industriels ont encore une fois, de manière unilatérale, opéré une seconde hausse de l’aliment de l’ordre de 500 francs par sac, en dehors de l’autorité de l’interprofession, sans aucune concertation préalable. Foulant ainsi au pied l’accord trouvé sous l’arbitrage des autorités, relève l’Ipas dans un communiqué. Avec cette hausse, le prix du sac de 50 kilogrammes peut ainsi passer de 14 750 à 16 000 francs CFA en l’espace de six mois. » C’est pourquoi l’Ipas « interpelle les autorités pour une annulation sans condition de cette seconde hausse en six mois ». Une hausse opérée, selon l’Ipas « en violation flagrante de l’accord initial qui avait été trouvé ». L’interprofession demande aussi la mise en place, sans délais, « du comité de veille et de suivi des prix des intrants ». En attendant, le collège « se réserve le droit de mener toutes actions légales jugées utiles pour défendre les intérêts de ses membres ».
Réagissant aux récriminations des aviculteurs, le président du Collège des provendiers, Claude Demba Diop, apporte des précisions sur la hausse du prix des aliments : « Les cours mondiaux des matières premières font que le coût de revient de l’aliment est devenu insoutenable. Cette hausse était inévitable, explique-t-il. C’est la vérité des prix qui a justifié cette hausse. » D’après le président des producteurs d’aliment, toutes les matières premières qui viennent de l’extérieur « ont connu une hausse de 15 à 20, voire 30 euros la tonne ». Et d’ajouter : «Tous les éléments qui auraient pu aider à faire baisser le coût de revient, comme les emballages, ont aussi augmenté. »
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