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Maroc

Lancement de la campagne agricole 2021-2022

Publié le 15/11/2021 - 16:46
Mohammed Sadiki, le nouveau ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a lancé la campagne agricole marocaine 2021-2022 le 12 novembre à Ain Sbit, province de Khémisset. © MAM

Promotion du semis direct, disponibilité des intrants – semences, engrais, produits de traitement – et accompagnement des agriculteurs figurent au menu de cette nouvelle campagne lancée mi-novembre par le nouveau ministre de l’Agriculture Mohammed Sadiki.

 

Mohammed Sadiki, le nouveau ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a procédé le vendredi 12 novembre à Ain Sbit, province de Khémisset, au lancement d’un programme de semis direct des céréales de la campagne agricole 2021-2022.

Promotion du semis direct

Le ministre a donné le coup d’envoi du programme national de semis direct de 50000 ha programmés au titre de l’actuelle campagne agricole 2021/2022 répartis sur les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Beni Mellal-Khénifra.

Avec ce programme, le ministère consacre son orientation vers une agriculture durable conformément aux dispositions de la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030. À l’horizon 2030, l’objectif du programme national de promotion du semis direct est d’atteindre progressivement 1 million d’hectares de céréales en semis direct, partant d’une superficie de moins de 30000 ha actuellement. 

Le Maroc est de plus en plus confronté au déficit hydrique causé par une sécheresse structurelle. De ce fait, les pratiques culturales permettant de mieux valoriser l’eau sont essentielles dans la stratégie Génération Green. En ce sens, le semis direct des céréales a montré son efficacité dans les zones arides et semi-arides.
Pratiquée par des semoirs spécifiques, la technique assure le maintien de la fertilité du sol et la conservation de l’humidité. Associée à la rotation des cultures, cette technologie permet l’amélioration de la fertilité et du taux de matière organique du sol. Elle permet aussi «l’amélioration du rendement des céréales de 30% en moyenne et leur stabilisation en année sèche, la réduction des coûts d’installation des céréales de 60% et des doses de semis de 30% et la réduction de l’érosion du sol de plus de 50%, explique-t-on au ministère de l’Agriculture à Rabat. Le semis direct vise enfin à améliorer l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques.

Cinq mesures d’accompagnement

La mise en œuvre de ce programme est accompagnée de cinq grandes mesures :

  • des incitations dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) pour l’acquisition des semoirs de semis direct, à hauteur de 50% du prix d’acquisition;
  • le renforcement des actions de conseil agricole à travers les plateformes de démonstration, les écoles aux champs, la formation des conseillers et des agriculteurs;
  • l’encouragement et l’accompagnement à la création de sociétés de prestation de service; 
  • la poursuite du programme de recherche et développement à travers la mise en place de plateformes d’innovation et la réalisation de cartes de viabilité du sol au semis direct;
  • la création d’une entité dédiée au niveau du centre international du conseil agricole (Cica) pour accompagner la mise en œuvre du programme national, à travers l’accompagnement des jeunes entreprises agricoles, le transfert de technologies et de savoir-faire et la formation des agriculteurs et des conseillers.

Intrants et accompagnement des agriculteurs

Pour le déroulement de la campagne agricole en cours, le ministère a pris une série de dispositions permettant d’assurer la disponibilité des intrants agricoles (semences, engrais, produits de traitement) et l’accompagnement des agriculteurs.
Les principales mesures sont :

  • Semences. Mise à disposition d’environ 1,6 million de quintaux de semences certifiées de céréales qui seront commercialisées à des prix subventionnés.
  • Engrais. Approvisionnement du marché à hauteur de 490000 tonnes d'engrais de fonds, en assurant la stabilité des prix des engrais phosphatés et la rationalisation de leur utilisation sur la base des cartes de fertilité des terres agricoles établies sur 7,8 millions d’hectares.
  • Irrigation. Poursuite du Programme national d'économie d'eau d’irrigation (PNEEI) à travers l’équipement de 45000 ha en système d'irrigation localisée et l’achèvement de la modernisation des réseaux d'irrigation collectifs sur 107000 ha et sa poursuite sur une superficie de 48000 ha.
  • Assurance agricole. Extension de l’assurance agricole multirisque climatique pour les céréales, les légumineuses et les cultures oléagineuses sur une superficie de 1,2 million d’ha contre 1 million d’ha lors de la campagne précédente, et poursuite du programme d’assurance multirisques pour les arbres fruitiers pour assurer près de 50000 ha.
  • Subventions. Poursuite de l’encouragement de l’investissement dans le secteur agricole à travers l’octroi d’incitations dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA). Le montant de subventions prévisionnel pour 2022 est de près de 4,49 milliards de dirhams pour un investissement global de 9,2 milliards de dirhams.
  • Financement. Une enveloppe financière de 8 milliards de dirhams est dédiée au financement de l’actuelle campagne contre 4 milliards lors des campagnes précédentes.

4,6 millions d’hectares de céréales

Le programme prévisionnel des grandes cultures d’automne est mis en place en tenant compte des disponibilités hydriques dans les zones pluviales, sur une superficie de 5,5 millions d'hectares dont 4,6 Mha de céréales, près de 510000 ha de cultures fourragères et environ 200000 ha de légumineuses alimentaires. 
Dans les périmètres irrigués, mise en place d’un programme d’assolement des cultures sur 114000 ha de maraîchage d’automne et plus de 47000 ha de betterave à sucre. Ce programme est réparti dans les régions selon les réserves hydriques disponibles.
Une superficie de 50000 ha est programmée pour la multiplication des semences de céréales pour garantir un disponible en semences certifiées de 1,5 million de quintaux pour la prochaine campagne.
 

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