La filière se porte mieux !
Avec un chiffre d’affaires de près de 250 milliards de F CFA, 40 000 emplois directs et 110 600 emplois indirects, la filière avicole moderne ivoirienne constitue la plus grande source de protéine animale mais reste un vaste chantier à dompter.
La filière avicole ivoirienne présente d’énormes potentialités. Elle affiche un excellent taux de couverture du pays en consommation de viandes de volaille – presque 100 % – et génère près de 200 000 emplois directs et indirects. Mais cette filière souffre d’un manque de rentabilité et de compétitivité. Elle ne résiste à la concurrence que grâce à la mesure de prélèvement compensatoire de 1 000 F CFA le kilogramme imposée aux produits importés hors Cedeao. Sur la période 2010-2020, la production nationale a fortement crû, passant de 23 140 tonnes de viandes de volaille et 696 millions d’œufs de consommation à 68 360 tonnes de viandes et 1,33 milliard d’œufs, soit une augmentation de 195 % pour la viande et 92 % pour les œufs. Le chiffre d’affaires du secteur est passé, quant à lui, de 80 à 250 milliards de F CFA sur la même période.
Des efforts satisfaisants
En vue de renforcer les acquis de cette filière et de soutenir son développement, le gouvernement ivoirien a adopté un Plan stratégique de relance de l’aviculture moderne. Ce plan a servi, entre autres, à la fourniture de poussins de chair et de ponte aux éleveurs à travers une vingtaine d’opérateurs (accouveurs et importateurs de poussins). En matière d’infrastructures, la filière dispose d’usines de fabrication d’aliments de volailles, de fermes de production, d’abattoirs, de couvoirs industriels, de centres de conditionnement d’œufs, etc. Cette filière constitue un marché énorme pour des productions agricoles et sous-produits agro-industriels (maïs, son de blé, son de riz, farine de poisson), pour l’industrie d’emballages alvéoles (conditionnement des œufs) et pour la vente de médicaments vétérinaires. Par ailleurs, le Projet de renforcement de la filière avicole vise à renforcer les actions du gouvernement en matière de développement de la filière avicole ivoirienne à travers l’installation d’infrastructures telles qu’un centre d’application et de spécialisation en aviculture. Ce dernier est composé de sept abattoirs industriels de volailles, dont trois d’une capacité d’abattage de 1 000 poulets par heure et quatre d’une capacité d’abattage de 2000 poulets par heure, soit un volume total d’abattage contrôlé et industriel de plus de 55 millions de volailles. À cela, il faut ajouter 240 kits de production de volaille avec une capacité installée de 1 500 000 poulets de chair et 900 000 pondeuses au profit des opérateurs privés. Ce projet s’étend sur une durée de cinq ans (2023-2028) et est estimé à 76 331 401 474 F CFA.
Un circuit commercial adapté
La commercialisation des produits avicoles s’effectue à travers deux circuits. Le circuit moderne, animé par les industriels du secteur (groupe Sipra, Foani service, Faci), assure la distribution de 50 % de la production de viandes de volaille à partir d’une chaîne d’abattage et la distribution de 10 % de la production totale en œufs de consommation. Les œufs destinés à la vente sont triés, calibrés et conditionnés en barquettes de 6, 12, 24 ou en plateaux de 30. Ces derniers sont directement livrés dans les supermarchés, restaurants ou à des grossistes revendeurs. Quant au circuit traditionnel, il concerne la distribution de la volaille vive et des œufs de consommation sur le marché traditionnel par les revendeurs. Les importations dans ce secteur sont en général composées de découpes de volailles et de produits vétérinaires. Cependant, l’instauration de la surtaxe à l’importation a considérablement réduit les importations de la viande de volaille. En perspective, l’État ivoirien table sur 200 000 tonnes de viandes de volaille à l’horizon 2030.
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