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Elle subit grandement le changement climatique…

Et pourtant, l’Afrique n’émet que 4 % des gaz à effet de serre…

Publié le 26/07/2021 - 17:02
Le changement climatique affecte le travail des sols  en Afrique, comme ici au nord de Lomé au Togo.  Photo : Antoine Hervé

C’est un fait : l’Afrique subit grandement le changement climatique alors qu’elle n’en est que peu responsable. Les agriculteurs du continent sont souvent les premiers touchés par les dérèglements des saisons. Et toujours guère de solution en vue malgré les beaux discours.

Dans le cadre du One Planet Summit qui a eu lieu en janvier à Paris, la Banque africaine de développement (BAD) a révélé avoir consacré « près de 36 % de ses approbations, soit 3,6 milliards de dollars américains », au financement climatique en 2019. Parmi cela, plus de la moitié de la somme était « dédiée à l’adaptation des pays africains au changement climatique ».

Saluée pour son engagement en faveur de la finance climatique, la BAD a été choisie en 2020 par les partenaires au développement pour abriter le Bureau régional pour l’Afrique du Centre mondial sur l’adaptation. Les activités de cette nouvelle structure ont été lancées en septembre dernier à Abidjan, sous le patronage d’Adesina Akinwumi, président de la BAD, en présence de nombreux chefs d’États africains et de leaders mondiaux (Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général de l’ONU, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI…).

2 milliards de dollars

Après la Conférence des Nations unies pour le climat, organisée en 2015 à Paris (COP 21), la BAD s’est dotée d’un plan d’action pour le climat pour la période 2016-2020. Celui-ci accordait une priorité au renforcement de la résilience climatique.

Au cours de ces dernières années, les ressources de la banque allouées au financement de l’adaptation au changement et à la résilience climatiques ont quintuplé, passant de 338 millions de dollars en 2016 à deux milliards en 2019.

Outre le financement de l’adaptation au changement climatique, le plan d’action climat de la BAD repose sur la promotion d’une trajectoire de développement sobre en carbone, la mobilisation de la finance climatique et la création d’un environnement favorable à l’action climatique.

11 pays bénéficiaires

Alors qu’elle n’émet que 4 % des gaz à effet de serre de la planète, l’Afrique est la région du monde la plus affectée par les effets du changement climatique. Ceux-ci se traduisent par des inondations, des cyclones tropicaux ou des sécheresses récurrentes. Pas étonnant dès lors que sept des dix pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique.

Cette année, par exemple, de fortes inondations ont frappé les pays du Sahel. Des invasions acridiennes et des sécheresses ont touché l’agriculture. Elles ont créé un désastre humanitaire dans un contexte déjà difficile du fait de la pandémie de Covid-19. Ainsi, face à la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, onze pays membres de l’Intergovernmental Authority on Development (IGAD), l’autorité intergouvernementale pour le développement de l’Afrique de l’Est, ont bénéficié du programme de renforcement des capacités de la BAD.

Avec le fonds spécial climat pour le développement en Afrique, lui aussi hébergé à Abidjan, la BAD fournit une assistance financière et technique aux services météorologiques et hydrologiques nationaux et régionaux, dont notamment le Centre africain de météorologie appliquée au développement basé à Niamey au Niger.

Zoom : Adesina et La Grande Muraille verte
Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement, a été nommé « champion » de l’initiative africaine La Grande Muraille verte en marge du One Planet Summit qui s’est tenu le 12 janvier à Paris. Adesina a en effet annoncé que la banque mobiliserait « jusqu’à 6,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années » en faveur de cette initiative qui vise à la plantation d’arbres et autres végétaux sur 8 000 km de long et 15 km de large à travers les régions africaines du Sahara et du Sahel. « Nous devons renforcer cette initiative au bénéfice des onze pays concernés. Il s’agit d’un bouclier contre la désertification et la dégradation des sols », a-t-il déclaré. L’initiative est appelée à créer 10 millions d’emplois verts dans la région.

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