La Cada mise sur une aviculture moderne et durable en Afrique
La Confédération des organisations africaines pour le développement de l’aviculture (Cada) a été créée en marge de la 15e édition du Salon international de l’agriculture du Maroc à Meknès, il y a quelques mois. Youssef Alaoui, fraîchementélu président de cette instance, explique dans cet entretien les enjeux pour une aviculture moderne et durable en Afrique.
Vous avez été élu président de la Cada. Peut-on savoir quels sont les objectifs derrière la création de cette instance qui compte des représentations de 17 pays ?
Youssef Alaoui : La Confédération des organisations africaines pour le développement de l’aviculture a pour objet principal de promouvoir une aviculture moderne et durable en Afrique. Ainsi, il est question pour la Cada de susciter la création d’organisations interprofessionnelles nationales des acteurs de la filière avicole dans les pays, qui ne disposent pas encore de ce type d’organisation, et de renforcer celles déjà existantes au niveau des pays membres. Il s’agit aussi, à travers cette instance, de défendre les intérêts des acteurs de la filière avicole, de promouvoir le développement d’écosystèmes nationaux de la filière avicole et, surtout, de contribuer à améliorer les cadres de l’exercice de l’aviculture et des activités liées en Afrique.
Il a été décidé d’installer le siège de cette confédération à Casablanca, au Maroc. De fait, comment devrait-elle fonctionner concrètement, quels rôles devrait-elle assurer et avec quels moyens ?
Y. A. : L’installation du siège de la Cada à Casablanca a été votée à l’unanimité par les membres fondateurs compte tenu du rôle joué par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (Fisa) pour la création de cette organisation africaine et du niveau de développement de l’aviculture marocaine en matière de productions avicoles et d’organisation professionnelle.
Le fonctionnement de la Cada est assuré par :
• l’assemblée générale constituée de cinq représentants de chaque organisation membre ;
• le conseil d’administration, qui constitue l’organe de gestion de la confédération, composé de 21 personnes élues lors de l’assemblée générale ;
• le secrétariat exécutif, qui est l’organe technique d’administration et de management au quotidien de la Cada.
Les ressources financières de la Cada sont constituées essentiellement par les droits d’adhésion, les cotisations annuelles et les contributions des membres, les recettes provenant des activités diverses (colloques, forums…) et bien sûr, nous l’espérons, d’institutions africaines et internationales œuvrant dans le sens du développement des économies africaines.
Quels sont les enjeux, à votre avis, pour la filière avicole en Afrique ?
Y. A. : Les enjeux pour la filière avicole en Afrique sont multiples. Il y a d’abord la sécurité alimentaire. L’Afrique est confrontée à une croissance démographique rapide entraînant une augmentation de la demande alimentaire. De fait, la filière avicole peut contribuer à relever le défi de la sécurité alimentaire en fournissant une source importante de protéines animales. À cela s’ajoutent le développement économique et la réduction de la pauvreté. L’aviculture peut jouer un rôle important dans le développement économique d’un pays et dans la réduction de la pauvreté, en créant des emplois et en fournissant des opportunités de revenus supplémentaires aux petits exploitants et aux ménages, notamment en milieu rural. L’amélioration de la transformation et la commercialisation des produits avicoles permettraient, en outre, d’accroître la valeur ajoutée de la filière et d’augmenter les revenus des producteurs. Je tiens aussi à soulever comme enjeu très important la question des défis sanitaires. L’une des préoccupations majeures pour la filière avicole est la santé animale et les maladies aviaires, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les populations de volailles et entraîner des pertes importantes pour les éleveurs.
Comment la confédération compte-t-elle s’adapter avec les filières très disparates des pays membres et faire face aux facteurs entravant le développement du secteur avicole en Afrique, à travers notamment le déficit des financements appropriés, le manque de compétences techniques de haut niveau, les problèmes d’intrants et la faible consommation des produits aviaires ?
Y. A. : La confédération s’engage à accompagner chacune des organisations membres dans la mise en place d’une stratégie de développement des productions avicoles qui tient compte des difficultés et entraves rencontrées, mais aussi en saisissant et en capitalisant sur les opportunités offertes par le pays concerné. S’agissant des compétences techniques, c’est justement un point qui nous a tous réunis à travers l’expérience réussie du centre de formation Avipole, créé par la Fisa en 2015. Ce centre a permis la formation de près de 2 000 confrères professionnels africains depuis son ouverture et les perspectives sont prometteuses.
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