Encourager la production locale du riz pour lutter contre la flambée des prix
Face à l’augmentation du kilogramme de riz, les consommateurs ivoiriens attendent avec impatience que l’État trouve une solution. Pour des entrepreneurs ivoiriens, cela passe nécessairement par le renforcement des capacités locales afin que le riz made in Côte d’Ivoire occupe désormais une grande partie du marché ivoirien.
Depuis quelques semaines en Côte d’Ivoire, les commentaires vont bon train sur le net. Pour cause, le prix du kilogramme de riz est passé de 500 à 600 FCFA, soit une augmentation de 100 FCFA. Deuxième produit le plus importé après le poisson en Côte d’Ivoire, le riz reste le produit le plus consommé par la majorité des populations, notamment les plus défavorisées. Du côté de l’État ivoirien, on rassure les consommateurs, « il n'y a pas de pénurie de riz en Côte d'Ivoire » a martelé le ministre ivoirien du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, lors d’une réunion avec le secteur privé la semaine dernière. Le ministre a également appelé les consommateurs « à la sérénité ». En 2023, « la production de riz blanchi est attendue à 1,4 million de tonnes », a déclaré Kobenan Kouassi Adjoumani, le ministre de l’Agriculture, en marge de la cérémonie de lancement de la première édition de la campagne rizicole du pays à Abidjan le 20 février 2023.
Le pays dépend fortement des importations
Le 20 juillet, l'Inde a interdit les exportations de riz blanc non basmati. Premier pays exportateur, l’Inde à travers cette décision tente de calmer la hausse des prix intérieurs afin de protéger ses besoins et nourrir sa population. Pour rappel, l’Inde réalise à elle seule plus de 40 % des expéditions planétaires. Cette décision « risque d’exacerber l’insécurité alimentaire dans les pays fortement dépendants des importations de riz », avait mis en garde dans une note la société Gro Intelligence, qui analyse des données sur les matières premières. Pour l’heure, les consommateurs ivoiriens ressentent malheureusement les conséquences de cette interdiction, alors que le continent africain est déjà confronté à une forte inflation des prix alimentaires due à la crise en Ukraine.
Du riz made in Côte d’Ivoire comme alternative au riz importé
Face à cette nouvelle augmentation du kilogramme du riz en Côte d’Ivoire, de jeunes entrepreneurs comme Tia Gueu Stéphane estiment que cela devrait être une raison suffisante qui interpelle l’État à investir davantage dans la production locale pour « sauver la production de riz à l’échelle nationale », affirme le jeune entrepreneur. Si des jeunes comme Stephane rêvent d’une Côte d’Ivoire autosuffisante en riz, ils restent pour la plupart convaincus qu’une subvention de l’État encouragerait les structures nationales et renforcerait leur capacités de production locale afin de combler les attentes des Ivoiriens.
Alors même que le pays vise à atteindre l'autosuffisance en riz d'ici 2025, cette échéance risquerait à cette allure d'être difficile à tenir en raison de la perturbation des cours mondiaux, la stagnation de la production et la faible production du riz au niveau national. Toutefois, le gouvernement ivoirien s'est donné pour objectif d'accroître la production et les capacités de transformation du riz afin de réaliser son ambition. Parmi les mesures prises par l’État ivoirien, on note : la distribution de semences améliorées, l'irrigation, la mécanisation et la formation des producteurs. Par ailleurs, l’État ivoirien a également mis en place des politiques pour encourager la production locale de riz, telles que la suppression des taxes sur les intrants agricoles et la subvention des producteurs.
Selon une étude de la FAO, pour atteindre l'autosuffisance en riz, la Côte d'Ivoire doit au moins doubler sa production actuelle pour répondre à une croissance annuelle de la demande domestique de 3 %.
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