Les pêcheurs artisanaux impatients d’aller à la mer

Dans un communiqué en date du 19 avril dernier, l’exécutif ivoirien a décidé en conseil des ministres d’instaurer des périodes de repos biologique pour les poissons dans la pêche maritime. 

Cette décision de fermeture saisonnière annuelle des pêches marines s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instruments sous-régionaux relatifs à la coopération en matière de gestion des ressources halieutiques et aquacoles partagées par les pays comme le Ghana, le Bénin et le Togo. Les intervalles de temps définis au cours de l’année 2023 concernaient les navires thoniers enregistrés par le Comité international pour la conservation des thonidés qui étaient interdits de pêche du 1^er janvier au 31 mars. Quant aux unités de pêche artisanale, elles sont interdites de pêche du 1^er au 31 juillet 2023, et les unités de pêches semi-industrielles et industrielles pour la période du 1^er juillet au 31 août 2023. À seulement quatre jours de la reprise de la levée de l’interdiction, nombreux sont les pêcheurs artisanaux qui se frottent déjà les mains. 

Pour rappel, en Côte d’Ivoire, le poisson est la première source de protéines animales du consommateur avec une consommation par habitant estimée à 13,2 kg par an. La consommation nationale de poisson est estimée entre 250 000 et 300 000 tonnes/an pour une production locale moyenne de 80 000 tonnes. Pour les ménages les plus modestes, le poisson reste la première source de protéines animales en raison de son prix relativement abordable comparé à celui de la viande. Cela représente une véritable source de revenus pour ces pêcheurs artisanaux qui attendent de pied ferme la levée de l’interdiction. 

De grandes perspectives pour 2025 

Le pays souhaite couvrir 70 % de sa consommation d’ici 2025, car selon les données nationales, la Côte d'Ivoire importe actuellement environ 90 % de sa consommation de poissons. Pour remédier à cette situation, le gouvernement ivoirien a adopté en janvier 2022 deux ambitieux programmes dont le Programme stratégique de transformation de l'aquaculture en Côte d'Ivoire (PSTACI). La mise en œuvre du PSTACI devrait permettre à la Côte d'Ivoire de produire environ 500 000 tonnes de poissons à l'horizon 2030, permettant alors aux Ivoiriens de consommer à 100 % du poisson local et de pouvoir exporter le surplus.