La vulgarisation agricole, épine dorsale de la productivité
Dans le souci d’augmenter la production agricole du pays, les autorités ont lancé la formation d’un millier d’agents de vulgarisation. À terme ils devraient être 75 000 affectés dans les 36 États de la fédération.
Les autorités du pays jugent nécessaire de faire encadrer les agriculteurs dont la majorité est analphabète. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’est rapproché des services de vulgarisation agricole. « La vulgarisation joue un rôle majeur dans l’augmentation de la productivité en aidant les agriculteurs à identifier les problèmes et en partageant les informations » ; explique le ministre de l’Agriculture Alhaji Sabo Nanono.
Renforcer la sécurité alimentaire
Conscient du rôle du vulgarisateur agricole dans la chaîne de production, le ministère fédéral de l’Agriculture et du Développement rural, en collaboration avec les services nationaux de vulgarisation agricole et de liaison pour la recherche, a inauguré en mars dernier une formation de quatre jours pour 1 110 agents de vulgarisation à Abuja, la capitale fédérale. Le directeur par intérim du projet de développement agricole d’Abuja, Nwokedi Fidelis, a expliqué, lors de l’inauguration, comment la formation des agents sur les outils, les méthodologies et les chaînes de valeur agricoles « contribuera grandement à accroître les connaissances et les compétences des agents du ministère ». Son objectif est qu’à la fin de la formation, la production agricole et les revenus des agriculteurs ruraux des 36 États de la fédération servent à « renforcer la sécurité alimentaire dans le pays ».
L’un des formateurs, le professeur Johnson Onyibe, estime aussi qu’il est nécessaire d’avoir des mains compétentes pour encadrer les agriculteurs afin d’augmenter la production agricole et la productivité. « L’igname, le maïs, le riz et le bétail sont des chaînes de valeur essentielles dans plusieurs États », constate Onyibe. C’est une chaîne : les participants à la première formation devront transmettre leurs compétences à une autre cession d’agents de vulgarisation. « Après la formation, nous prévoyons que la production agricole et les revenus des agriculteurs ruraux dans les 36 États de la fédération seront renforcés, ce qui conduira à la réalisation de la sécurité alimentaire au Nigeria », ajoute-t-il.
Parallèlement à la formation d’Abuja, le gouvernement de l’État de Lagos organise aussi des ateliers de formation des agents de vulgarisation de la capitale économique du Nigeria. C’est une initiative conjointe de l’Agence de développement agricole de l’État de Lagos et du ministère fédéral de l’Agriculture et du Développement rural.
Transfert de connaissances
En cela, la commissaire à l’agriculture de Lagos, Abisola Olusanya, a déclaré que si l’agriculture doit être modernisée dans le pays, les agriculteurs « doivent avoir un accès facile aux services de vulgarisation sous forme de transfert de connaissances, d’orientation et de conseils dans l’application de la technologie moderne et des pratiques de gestion agricole ». Tout cela dans le cadre d’une nouvelle orientation destinée à « percevoir l’agriculture comme une entreprise ». Elle considère les agents de vulgarisation « comme des enseignants des agriculteurs. Nous devons faire beaucoup plus pour les encourager, les motiver à faire en sorte qu’ils soient en mesure d’aider nos agriculteurs en matière d’augmentation des rendements et de productivité ».
75 000 vulgarisateurs
En clair, les choses s’améliorent pour le sous-secteur des services de vulgarisation agricole au Nigeria. Et ce, après un moment de négligence du gouvernement fédéral. Aujourd’hui la prise de conscience est totale tant au niveau fédéral qu’étatique sur le fait que le service de vulgarisation agricole est l’épine dorsale de la production et de la productivité. Raison pour laquelle le directeur du département fédéral de la vulgarisation agricole du ministère fédéral de l’Agriculture et du Développement rural, Satumari Kudla, déclare que le programme de formation des vulgarisateurs agricoles fait partie des recommandations d’un comité technique spécial créé par le ministre de l’Agriculture pour « l’aider à élaborer un cadre viable et un programme de formation de 75 000 vulgarisateurs en collaboration avec les programmes de développement agricole des États ».
Il faut noter que, parmi les facteurs à l’origine du déclin de l’offre nationale de vulgarisateurs agricoles, il y a la réticence des jeunes à embrasser l’entrepreneuriat agricole et la faible capacité de l’État à financer correctement les agents de vulgarisation. « La formation d’agents de vulgarisation agricole servira de porte d’entrée pour de nombreuses opportunités, non seulement à offrir des services agronomiques, mais aussi des services plus pratiques aux agriculteurs ». Services qui « engendreront plus de rendements et plus de revenus ».
Rappelons qu’en février dernier, Sabo Nanono, avait promis que le gouvernement nigérian « formera 75 000 vulgarisateurs agricoles avant la fin du mandat de l’administration actuelle en 2023 ».
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