Deux valeurs sûres du Maroc

Plus de trois millions de palmiers dattiers ont été plantés dans le cadre du Plan Maroc Vert. Dans le même temps, 146 000 hectares d’arganiers ont été réhabilités. Et près de 100 000 emplois ont été créés. Explications.

C’est un fait. Au Maroc, les zones de production des oasis et de l’arganier ont connu de belles avancées ces dernières années. Cela s’est fait dans le cadre de la stratégie d'intervention de l'Andzoa, l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier. Résultats, les indicateurs sociaux-économiques de ces zones agricoles - PIB, pauvreté, électrification… - sont au beau fixe (voir encadré).

3 millions de palmiers

Concernant la filière phoenicicole, le programme lancé par le roi Mohammed VI en 2010, dans le cadre du Plan Maroc Vert, a été une réussite. 3,06 millions de palmiers dattiers ont été plantés. « Grâce à la dynamique qu’a connue la filière, notamment en termes d’amélioration des techniques de production dans les palmeraies traditionnelles et d’entrée en production de plantations privées, la production de dattes marocaines a été multipliée par 2,3 ces dernières années », explique Brahim Hafidi, le directeur général de l’Andzoa. Cela a même engendré une production record en 2020, avec plus de 149 000 tonnes de dattes récoltées. Sans compter la création de « 4,45 millions de journées de travail », selon l’Andzoa.

De son côté, la filière de l’arganier a également connu des avancées considérables depuis la présentation des programmes de réhabilitation de l’arganeraie et de l’arganiculture, en 2013 et 2020. « Les efforts conjugués des acteurs, notamment le département des Eaux et Forêts, l’Andzoa et l’interprofession, ont permis la réhabilitation de 146 000 ha avec une moyenne de 20 000 ha par an », explique-t-on au ministère de l’Agriculture et des Forêts à Rabat.

Le programme de l’arganiculture a, lui, aboutit à la plantation de 10 000 ha sur des terrains privés 2000 ha de plantes aromatiques et médicinales ont également été produits en cultures intercalaires. Rappelons que ce périmètre avait été présenté au roi Mohammed VI en février 2020, à Chtouka Ait Baha, dans la région de Souss-Massa. S’en était aussi suivi le lancement de 100 ha d’arganiculture dans la commune rurale d’Immi Mquorne (Douar Boualamene), dans la région de Souss-Massa-Drâa, toujours au sud d’Agadir. Planté à 100 %, ce périmètre fait aujourd’hui l’objet d’entretiens programmés pour une durée de 30 mois.

« Le programme global d’arganiculture sera réalisé conformément aux engagements pris avec le bailleur de fonds Fond Vert pour le Climat », explique-t-on à l’Andzoa. L’agence précise qu’en fin d’année dernière, le taux d’avancement de ce programme « dépassait les 66 % de superficies plantées ou en cours de plantation et d’entretien ».

Côte économique, les exportations d’huile d’argan sont passées de « 400 tonnes en 2010 à 1 348 tonnes en 2019 », d’après le ministère. Les investissements privés dans la filière ont, eux, « atteint près de 48 millions de dirhams en 2019 contre moins de 32 millions en 2013 ». Belle progression. Rappelons aussi que plus 940 millions de Dh ont été injectés dans le cadre du Fonds de développement rural et des zones de montagne depuis 2013. Soit la réalisation de 356 projets dans 126 communes rurales. Pas étonnant, dès lors, qu’Aziz Akhannouch, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts invite à « garder cet élan » dans les zones de production des oasis et de l’arganier.

Zoom : les bons chiffres des zones des oasis et de l’arganier
* Le taux de pauvreté a baissé de 6,6 points, passant de 13,4 % à 6,8 % entre 2007 et 2019
* Des investissements publics de 93,4 milliards de Dh jusqu’à fin 202, soit plus que les prévisions (92,5 milliards de Dh)
* Le produit intérieur brut est passé de 84 à 129 milliards de dirhams entre 2009 et 2018
* 92 624 emplois ont été créés dans la zone d'action de l'agence Andzoa entre 2012 et 2019
* Le taux d'électrification rurale est passé de 95 % à 99 % pendant la période 2012 – 2019, celui de l'accès à l'eau potable de 81 à 94 % et celui de désenclavement en milieu rural de 70 à 83 %
* Le volume des ressources en eau devrait atteindre près de 1 445 millions de m³ lorsque les barrages de Kadoussa et d’Agdez fonctionneront à plein régime.
Ces chiffres émanent de l'Andzoa, l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier.