Côte d’Ivoire : premiers contrats entre producteurs et grande distribution
Gédéon Logon fournit de la viande bovine au nouvel hypermarché. Il a dû acquérir un camion frigorifique et faire construire un abattoir moderne pour satisfaire aux normes des grandes et moyennes surfaces.
« La transformation de l’Afrique est marche. Il est en train de se produire sur ce continent un changement des modes de consommation d’une ampleur sans précédent. Nous estimons qu’en 2040, 250 millions d’Africains auront un revenu suffisant pour s’équiper, se soigner ou consommer. C’est précisément pour accompagner la formidable croissance de cette classe moyenne que CFAO prévoit d’ouvrir plusieurs dizaines de centres commerciaux en Afrique subsaharienne dans les prochaines années ». C’est ainsi que Richard Bielle, le président du directoire de CFAO, a commenté l’ouverture du Playce Marcory – le premier d’entre eux – à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en décembre dernier.
Investir pour se mettre aux normes internationales
Un hypermarché Carrefour fait figure de point d’orgue de ce centre commercial qui regroupe une cinquantaine d’autres boutiques et restaurants. Des contrats d’approvisionnement sont mis en place avec les paysans locaux. « 170 contrats ont été signés avec des producteurs et fournisseurs de Côte d’Ivoire, notamment dans l’alimentaire, explique Jean-Paul Denoix, directeur général de CFAO Retail Côte d’Ivoire. Ils sont préparés à fonctionner selon les meilleurs standards internationaux. »
Parmi eux, Gédéon Logon, éleveur avicole et viande bovine à Grand-Jacques, près d’Abidjan. Il fournit de la viande bovine, et « peut-être prochainement des volailles » à la GMS : « J’ai appris l’arrivée de Carrefour à la radio. Quelqu’un de ma famille m’a conseillé de les contacter. J’ai dû faire construire un abattoir moderne et hygiénique. C’était la règle pour pouvoir travailler avec Carrefour. J’ai aussi dû acquérir un camion frigorifique ».
L’éleveur, qui vend des bœufs de race zébu (Mali) croisés avec des goudali (Cameroun) dit avoir reçu des aides financières de CFAO Solidarité et du Rotary Club pour acheter ses équipements. « Ils ont aussi envoyé des bouchers pour former mes employés », ajoute Gédéon Logon, qui a recruté quatre personnes dont un boucher qualifié.
Mais attention, la conquête du consommateur africain ne sera pas chose aisée, prévient Richard Bielle : « Ce mouvement s’accompagne d’une volonté de consommer africain. C’est pourquoi nos centres commerciaux assureront un équilibre entre l’offre internationale et les marques africaines ». Quant aux producteurs, ils doivent, quant à eux, faire attention à garder un rapport de force suffisant avec la GMS pour ne pas voir leurs prix écrasés comme c’est parfois le cas en France.
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