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Côte d’Ivoire

Un pas de plus dans la transformation des fruits et légumes

Publié le 06/08/2021 - 12:00
Le ministre du Commerce et de l’Industrie Souleymane Diarrassouba lors de l’inauguration de l’usine de transformation de fruits et légumes de Trafrule à N'Douci mi-juillet. Photo : M. Camara

La société Trafrule a inauguré une importante usine de transformation de fruits et légumes à N’Douci au sud de la Côte d’Ivoire, mi-juillet. L’occasion d’assurer un nouveau débouché pour les producteurs de tomates, ananas et mangues de plusieurs régions du pays.

Le ministre du Commerce et de l'Industrie Souleymane Diarrassouba a récemment inauguré l’usine de transformation de fruits et légumes de la société Trafrule à N’Douci, dans la région de l’Agnéby-Tiassa, au sud de la Côte d’Ivoire.
Créée en 2014, Trafrule est la matérialisation d’un rêve de promoteurs ivoiriens ayant une expérience de trois décennies dans l’agro-industrie et l’agroalimentaire. Après le succès des phases de test de marché, le directeur général de Trafrule, Gounougbé Nazaire, a mené à bien la construction d’une usine moderne de transformation de fruits et légumes à N’douci, près de la source de production de la matière première.
« Au-delà de cette opportunité que nous offrent les autorités ivoiriennes, nous avons pour vision de lutter contre la pauvreté en milieu rural, par l’industrialisation et la mise en valeur de champs et de plantations développés par nos paysans », explique le directeur général. Basée non loin des communes de Sikensi, Tiassalé et Koyékro, cette usine transformera des mangues provenant des zones de Korhogo, Odienné, Boundiali et Bondougou ; de l’ananas provenant de Bonoua et de Tiassalé. Elle transformera aussi de la tomate dont l’opportunité sera donnée à d’autres acteurs de développer des cultures modernes dans les environs de l’usine.
Trafrule se procurera l’essentiel de sa matière première auprès des coopératives et des intermédiaires locaux, en s’appuyant sur sa forte présence dans ces localités de production agricole. « Notre objectif est de réduire les pertes de produits, dues aux difficultés d’exportation, pendant les périodes de forte production et aussi à cause de la Covid-19 », explique Gounougbé Nazaire.
D’un coût global de plus de 6 milliards de francs CFA, cette usine bénéficie d’un financement de NSIA Banque et d’une garantie d’African Guarantee Fund (AGF). À noter que Trafrule est détenue à 100 % par des nationaux et bénéficie d’un agrément à l’investissement sur 15 ans en zone C.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie Souleymane Diarrassouba se réjouit de l’implantation de cette usine dans la région de l’Agnéby-Tiassa. « Ce projet s’inscrit dans la politique de changement de mode de production et de consommation de la Côte d’Ivoire, explique-t-il. Un changement qui vise à opérer la transition d’une économie agricole vers une économie industrielle. »
Il ajoute : « La bonne performance du secteur agricole dans l’économie ivoirienne a favorisé le développement d’une agro-industrie dynamique et diversifier. Celle-ci compte pour environ 73 % de la valeur ajoutée du secteur manufacturé. » Cette agro-industrie devrait créer plus de 370 000 d’emplois directs. « L’agro-industrie regorge de possibilités intarissables d’innovation, de créativité et de création de microentreprises pour réduire le chômage et déclencher un cercle vertueux de l’économie local », confirme Souleymane Diarrassouba.
En dépit du potentiel agricole et du dynamisme du secteur agroalimentaire, le niveau de transformation des productions agricoles demeurent faibles en Côte d’Ivoire. Dommage, car cela laisse inexploité le fort potentiel de valeur ajoutée de ces différentes filières. « Cette situation appelle à accélérer l’agro-industrie afin de créer des emplois et de combattre la pauvreté en cohérence avec notre stratégie d’industrialisation dans le cadre de la transformation structurelle de l’économie ivoirienne », poursuit le ministre du Commerce et de l’Industrie.
En période de démarrage, Trafrule emploie 150 personnes, plus 750 emplois indirects. Cela constitue déjà une belle réponse à la problématique de l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire en général, et dans la région de l’Agnéby-Tiassa en particulier.
La capacité de transformation annuelle de Trafrule dans le secteur de la tomate est de 44 000 tonnes, soit environ 73 % de la production nationale. Pour la mangue, la production annuelle de Côte d’Ivoire est de 180 000 tonnes avec une transformation annuelle de Trafrule de 24 000 tonnes. Quant à la production annuelle d’ananas en Côte d’Ivoire, elle tourne autour de 30 000 tonnes avec une transformation de 7 500 tonnes dans l’usine N’douci, soit un quart de la production nationale.
Trafrule vise un chiffre d’affaires de « 21 milliards de francs cfa à l’horizon 2024 », dixit le directeur général.

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