L’ancien Premier ministre togolais Gilbert Houngbo reconduit à la tête du Fida
L’ancien Premier ministre togolais Gilbert Fossoun Houngbo a été réélu pour un mandat de quatre ans à la présidence du Fonds international pour le développement agricole. Basé à Rome, ce Fida œuvre à la réduction de la faim et de la pauvreté dans le monde.
« Ma première priorité sera la consolidation des réformes engagées au cours des quatre dernières années afin que la trajectoire du Fida vers le doublement de son impact d’ici 2030 devienne irréversible », a écrit Gilbert F. Houngbo sur son compte twitter, dès sa reconduction à la tête du Fonds international pour le développement agricole, mercredi 17 février.
Avec une attention particulière apportée aux solutions technologiques, aux modèles de financement innovants et à de nouveaux partenariats avec le secteur privé, le Fida « continuera à lutter contre la faim et la pauvreté et à s’attaquer aux effets dévastateurs des changements climatiques, du chômage des jeunes ainsi que, plus récemment, de la Covid-19 », explique-t-on au siège de l’institution basée à Rome.
« Alors que la pandémie dévaste toujours les zones rurales et qu’une augmentation de la pauvreté et de la faim est prévue, il est plus urgent que jamais de passer à la vitesse supérieure, poursuit Gilbert Fossoun Houngbo. Aujourd’hui, c’est la Covid-19. Hier, c’était un tsunami, et on ne sait pas ce qui arrivera demain. Aucune femme ou aucun homme des zones rurales ne devrait se retrouver contraint de vendre ses maigres avoirs – ou d’émigrer – pour simplement survivre. »
Gilbert F. Houngbo ambitionne de « doubler l’impact du Fida d’ici 2030 pour permettre à des millions de personnes supplémentaires de se libérer de la pauvreté et de la faim ». Cela signifie « faire en sorte que 40 millions de personnes par an voient leurs revenus augmenter d’au moins 20 % d’ici 2030 », soit le double de ce qui se fait actuellement. À cette fin, le président du Fonds appelle les pays donateurs à « augmenter de manière significative leur contribution au Fida ». Objectif : « Mettre en œuvre un programme de travail d’au moins 11 milliards d’USD entre 2022 et 2024. »
Le mois dernier, le Fida a lancé le Programme élargi d’adaptation de l’agriculture paysanne. Conçu comme le plus gros fonds destiné aux petits producteurs pour l’action climatique, cet ASAP+ vise à « mobiliser 500 millions de dollars et à aider plus de 10 millions de personnes à s’adapter à une situation climatique imprévisible ». Malgré leur vulnérabilité, les petits producteurs ne reçoivent actuellement que… 1,7 % du financement mondial de l’action climat.
Autre objectif de Gilbert F. Houngbo : s’attaquer aux difficultés des jeunes ruraux à trouver un emploi décent. Cela en « augmentant les investissements pour les agri-entrepreneurs et dans les petites et moyennes entreprises rurales ». En Afrique, 60 % des jeunes vivent dans les zones rurales. 10 à 12 millions d’entre eux arrivent sur le marché du travail chaque année. Une collaboration accrue est demandée au secteur privé pour « apporter aux zones rurales le savoir-faire, l’innovation et les investissements dont elles ont besoin ».
Pour l’heure, le Fida affirme avoir « aidé 36 % de personnes pauvres et vulnérables en plus » ces quatre dernières années. Soit 132 millions de personnes dans plus de 90 pays. « L’énorme déficit actuel de financement à l’échelle mondiale risque de compromettre la réalisation de l’objectif de développement durable Faim zéro d’ici 2030 », rappelle toutefois Gilbert F. Houngbo. C’est pourquoi le Fonds a commencé à diversifier ses sources de financement.
Aujourd’hui, l’agriculture paysanne produit la moitié des calories alimentaires du monde. Pourtant, ce sont souvent ces mêmes agriculteurs qui souffrent de la faim. Le Fida prévient : « Jusqu’à 150 millions de personnes pourraient plonger dans l’extrême pauvreté d’ici 2021 et 136 millions de personnes supplémentaires souffrir de la faim. »
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